Lundi 16 mars, le parquet de Grenoble a demandé le renvoi devant les assises d'un quadragénaire confondu par son ADN et arrêté en 2013 en Isère pour le meurtre de deux fillettes, vingt ans après les faits, a-t-on appris auprès du procureur de la République.
La justice a réclamé le renvoi de Georges P., aujourd'hui âgé de 40 ans, devant les assises de l'Isère pour le meurtre de Saïda Berch, l'un des deux dossiers pour lesquels il a été mis en examen et incarcéré.
Dans son réquisitoire en date du 9 mars dernier, "le parquet a requis le renvoi du suspect devant la cour d'assises pour homicide sur mineur de 15 ans", a précisé Jean-Yves Coquillat, le procureur de la république de Grenoble. Le juge d'instruction n'a quant à lui pas encore délivré son ordonnance de renvoi dans cette affaire.
Saïda Berch, alors âgée de 10 ans, avait disparu le 24 novembre 1996 de son domicile de Voreppe, en Isère, situé en bordure d'une route nationale. Elle avait été retrouvée deux jours plus tard à un kilomètre de là, dans un canal, étranglée avec son sweat-shirt.
"Pour l'autre affaire, il y avait eu des demandes d'actes complémentaires qui ont été effectués. Le dossier devrait être communiqué prochainement", a ajouté le magistrat.
Arrêté le 23 juillet 2013, Georges P. a également été mis en examen deux jours plus tard pour "assassinat et tentative de viol" en 1991 sur Sarah Syad, 6 ans. La petite fille avait disparu alors qu'elle jouait près de son domicile, lui aussi situé à Voreppe, dans la banlieue de Grenoble. Elle avait été étranglée et son corps avait été retrouvé dans un bois.
Des analyses effectuées par un laboratoire de Bordeaux avaient permis d'identifier le suspect des deux meurtres vingt ans après les faits, à partir de traces ADN et d'empreintes digitales prélevées sur les scènes des deux crimes mais techniquement inexploitables à l'époque.
Sept disparitions ou meurtres d'enfants entre 1983 et 1996 restent à ce jour non élucidés en Isère. En 2008, le parquet général de Grenoble avait regroupé les dossiers des "disparus de l'Isère".
Les investigations alors menées avaient permis d'écarter l'hypothèse d'un tueur en série pour l'ensemble des cas.