C'est pour beaucoup un premier test important avant le Tour de France. Le Critérium du Dauphiné débute ce dimanche 3 juin 2018 avec un départ de Valence. Avec 4 arrivées au sommet, la course est clairement taillée pour les grimpeurs.
Avec Vincento Nibali et Romain Bardet pour têtes d'affiche, la 70e édition du Critérium du Dauphiné qui commence dimanche à Valence tutoie plusieurs des sommets alpestres du Tour de France, à cinq semaines du plus grand rendez-vous de la saison cycliste.
Taillé pour les grimpeurs, le parcours comporte quatre arrivées au sommet. Et autant d'occasions pour Nibali, vainqueur du Tour 2014, et Bardet, sur le podium ces deux dernières années, de se tester face à une opposition de qualité à défaut d'être de la même densité que l'année dernière.
L'ajout d'une semaine supplémentaire d'écart entre le Dauphiné et le Tour a incité quelques-uns des candidats de la Grande Boucle à choisir le Tour de Suisse. Mais la présence de plusieurs outsiders, susceptibles de se transformer en trouble-fête le mois prochain, incite Nibali à la réserve. "Ce sera très difficile de gagner", estime l'Italien. Comme la plupart des autres leaders d'équipes, le "Requin de Messine" revient d'un stage en altitude, la méthode d'entraînement désormais suivie par la quasi-totalité des prétendants aux premiers rôles du Tour.
Les adversaires sont à chercher du côté du Britannique Adam Yates, qui pourrait être inspiré par le brillant parcours de son frère jumeau Simon au Giro, du Russe Ilnur Zakarin, de l'Irlandais Dan Martin, du Luxembourgeois Bob Jungels ou encore de la révélation espagnole Marc Soler (vainqueur en mars de Paris-Nice). A moins d'une surprise auquel le Dauphiné, course exigeante et nerveuse, a parfois souscrit ces dernières années (Talansky en 2014, Fuglsang en 2017).
L'équipe Sky, souvent victorieuse depuis le début de la décennie (deux fois pour Wiggins, trois fois pour Froome), abat cette fois deux cartes. Le Gallois Geraint Thomas partage les responsabilités avec le Polonais Michal Kwiatkowski. "Ce sont nos deux coureurs pour le classement général", annonce leur directeur sportif Servais Knaven, sans fixer précisément de hiérarchie.
Bardet représente en théorie la première chance française au vu d'un profil sans doute trop montagneux pour Julian Alaphilippe et d'un contre-la-montre par équipes de 35 kilomètres qui risque de coûter cher mercredi à Warren Barguil. Le grimpeur de Brioude affirme aborder le Dauphiné "avec beaucoup de motivation".
"C'est une course superbe", affirme-t-il, "plus qu'une rampe de lancement vers le Tour". D'autant que son équipe AG2R La Mondiale, basée à Chambéry, joue à domicile sur les routes de la région. Notamment pour l'avant-dernière étape qui reprendra samedi prochain le parcours attendant les coureurs du Tour pour rejoindre La Rosière, par Bisanne, le col du Pré et le Cormet de Roselend.
Le "chrono" par équipes, de même longueur que celui prévu sur le Tour, doit servir également de repère en prévision de juillet. Mais, pour l'heure, c'est un prologue de 6,6 kilomètres dans les rues de Valence qui lance la semaine des Alpes. Avant la seule étape qui offre une vraie chance aux rares sprinteurs du plateau (Coquard, Jakobsen, Ackermann, Bauhaus), de se distinguer. Le Dauphiné intéresse surtout les hommes des sommets.