À l’occasion de la projection lundi à Grenoble du film "Le Ciel attendra", la réalisatrice Marie-Castille Menton-Scharr était présente sur notre plateau. Elle était accompagnée de Dounia Bouzar, qui dit avoir déradicalisé un millier de jeunes.
"Le point de départ de ce film a été un mystère. Un mystère que j’avais envie de résoudre pour moi, qui suis maman. Moi, qui suis juste une femme dans ce pays, avec ce contexte si compliqué", explique Marie-Castille Menton-Sharr, réalisatrice du film "Le Ciel attendra", projeté lundi 26 septembre au cinéma Le Club à Grenoble. Un film coup de poing sur ces parfois très jeunes femmes qui décident de rejoindre l’organisation état islamique.
"Je voyais ces femmes partir en Syrie et leurs parents totalement désemparés. J’ai voulu montrer ce qu’on ne montre pas. On parlait très peu des jeunes filles jusqu’à très peu de temps encore. J’ai voulu essayer de comprendre comment elles en arrivaient là, à leur âge", poursuit-elle.
Daech propose un idéal qui correspond au profil de chaque jeune
Pour mieux comprendre le sujet, mieux s’y immiscer, elle a fait appel à Dounia Bouzar, anthropologue et directrice du centre de prévention contre les dérives liées à l’islam (CDPSI) et qui dit avoir déradicalisé quelques 1000 jeunes. La réalisatrice l’a suivie pendant près de trois mois. Ensemble, elles ont rencontré une trentaine d’adolescents.
"Daech fait une véritable étude psychologique en arrivant masqué sur Internet avant de proposer un idéal qui correspond à l’histoire, à la psychologie et au profil de chaque jeune", explique Dounia Bouzar. "Il procède par petits pas. Et pour se donner la main contre cette chaîne de la mort, il faut comprendre ces petits pas et apprendre à les repérer".
