De nombreuses espèces de poissons migrateurs disparaissent des rivières d'Auvergne-Rhône-Alpes, selon l'Association Régionale de Pêche, qui réclame des aménagements adaptés.
L'Association Régionale de Pêche s'inquiète de la "situation préoccupante" des poissons migrateurs, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Espèces en disparition ou disparues
Diverses espèces vivant entre milieu marin et eau douce sont encore présentes sur les bassins de la Loire et du Rhône. Mais en 2022, les populations des grands migrateurs atteignent des classifications alarmantes : "mauvaise", "espèce disparue" voire "espèce absente". Sont concernés le saumon sauvage, la lamproie fluviatile et marine, la grande alose, l’alose feinte, l’anguille, la truite de mer ou encore l’esturgeon. Par ailleurs, grâce aux systèmes de suivi des espèces et les stations de comptages installées sur l’axe Loire et Rhône par des associations, on constate une désertion totale ou partielle des lamproies et aloses en particulier, dans leur circuit de migration.
Barrages et aménagements
En cause, avant tout, les constructions humaines qui empêchent leurs migrations. Sur le seul axe Loire-Allier, 19 ouvrages rompent ou altèrent la "continuité écologique". L’enchaînement des ouvrages, même équipés de passe ou ascenseur à poissons peut empêcher totalement ou partiellement la circulation des poissons migrateurs et des autres espèces piscicoles, ainsi que des sédiments essentiels aux rivières. Par exemple, le saumon doit parcourir, depuis l’embouchure de la Loire, près de 750 km pour rejoindre sa rivière natale où il se reproduira. Un parcours semé d'embûches. Une meilleure accessibilité des habitats reste l’enjeu majeur pour la reproduction et la préservation des espèces, sur des fleuves et rivières fermés par des seuils et ouvrages.
Des progrès en vue
Sur l'axe Allier, des aménagements réalisés avec l'association Logrami permettent néanmoins de noter des "résultats encourageants". Les saumons et anguilles bénéficient désormais de 91 jours de "transparence" (ouverture du barrage de Poutès-Minestrol et circulation libre) qui permettent de leur laisser réaliser une partie de leur migration. Le temps restant, la migration "de montaison" est partiellement assurée par un ascenseur et une passe à anguille. Reste que pour l'heure, les résultats basés d’observations de terrain et suite aux comptages indiquent "l’urgence", selon l'association de pêcheurs, à "mettre en place des actions fortes de sensibilisation et d’aménagement pour préserver la biodiversité" de ces territoires.