Déconfinement : les Auvergnats partagés sur les rassemblements privés de plus de 10 personnes

Le Conseil constitutionnel a indiqué que rien n'interdit les rassemblements privés de plus de 10 personnes. Ils sont donc autorisés. Le gouvernement en appelle au civisme en cette période d'épidémie de coronavirus et de déconfinement. Pour ou contre ces rassemblements ? Les Auvergnats sont divisés.

Le ministère de l’Intérieur a confirmé, mercredi 13 mai, que les rassemblements de plus de dix personnes sont autorisés dans les lieux privés. Pourtant, le gouvernement les avaient interdits quelques jours avant le déconfinement. Pourquoi ce revirement ? La raison : le Conseil constitutionnel s’est opposé à cette mesure et a retoquée cette disposition. Le gouvernement n’ayant pas la possibilité de réguler ce qui relève de la sphère privée. Par conséquent, seuls les rassemblements à plus de dix personnes, sur la voie publique ou dans les lieux publics, restent interdits.
 

"Nous serons très prudents et respecterons les gestes barrières"

"C’est une bonne nouvelle" se réjouit Marie Chabannes qui habite dans l’agglomération de Clermont-Ferrand. "J’ai 3 enfants dont 2 enfants ont fêté leurs anniversaires pendant le confinement. Nous allons organiser un petit repas avec leurs grands parents, ma sœur et ses enfants. Nous serons 14" explique-t-elle. Elle ajoute de suite : "Nous sommes tous restés confinés depuis la mi-mars. Nous serons très prudents et respecterons les gestes barrières. Les grands parents sont très âgés, ces moments en famille sont précieux, il faut en profiter tant que l'on peut".   

Isabelle Sanches réside à Ennezat dans le Puy-de-Dôme. Elle aussi a loupé des anniversaires à cause du confinement. Elle indique : "Nous avions 4 anniversaires à rattraper. Nous les avions fêtés virtuellement via Skype mais notre famille tenait à de vraies retrouvailles. Nous nous sommes retrouvés en famille, mardi 12 mai, chez les grands-parents, afin de fêter les anniversaires de mon mari, de sa sœur et de deux de mes neveux". Puis elle précise : "Nous étions 10, ce qui collait parfaitement à la réglementation. Nous avons fait attention aux gestes barrières et banni les habituelles embrassades et autres bisous. Pour les adultes, pas de problème. En revanche, les enfants ont eu plus de mal à appliquer ces mesures".

En Haute-Loire, Anne-Marie Pradal s’attriste à chaque fois qu’elle consulte son calendrier. Mariage, communion, anniversaire, repas entre amis… elle a rayé de nombreux évènements festifs qui se sont annulés les uns après les autres. "J’en ai marre. Le 6 juin, c’est mon anniversaire, je fête mes 40 ans. Nous avions invité plus de 60 personnes, la famille et des amis. Avec autant de monde, nous avons bien évidemment annulé. Mais je ne me vois pas ne rien faire non plus, le jour J, la vie continue même avec le virus. Je pense que je vais organiser une petite réception à la maison avec la famille proche mais nous serons sûrement plus de 10. Je ne veux pas passer le cap toute seule".
 

"Se réunir, c’est laisser une probabilité au virus de circuler"

Leslie Charron réside à Aurillac dans le Cantal. Elle adore faire la fête et organise régulièrement des apéritifs et des repas avec ses voisins, ses amis et sa famille. "Se réunir est autorisé, certes, mais je ne le ferai pas. Il y a encore trop de risques. Le Covid est toujours là. Je ne profiterai pas de ce moment, je serai inquiète de voir trop de monde d’un coup. Je me poserai des questions". Puis elle ajoute en rigolant : "Je n’ai pas envie de masquer les gens qui viennent chez moi et mettre des lignes de distanciations dans mon salon et ma salle à manger". A Vichy dans l’Allier, la famille Flandrin ne se voit absolument pas recevoir dans le contexte actuel. Nathalie, la mère de famille s’énerve : "Il faut faire attention. Se réunir, c’est laisser une probabilité au virus de circuler. Si les gens se contaminaient sous mon toit et qu’il arrivait quelque chose à l’un d’entre eux, je m’en voudrais toute ma vie. Du coup, je me prive encore de ces moments mais c’est pour la bonne cause".

Dans le secteur d’Issoire, dans le Puy-de-Dôme, Céline Georges garde elle aussi les portes de sa maison fermée. "Avec mon mari et nos enfants, nous restons en mode confinés. C’est trop radical de passer de l’un à l’autre comme cela. Nous sommes très prudents et nous gardons nos distances même avec la famille. Alors pas question de faire la moindre fête ou le moindre apéro. Nos amis qui aiment bien faire la fête font d’ailleurs comme nous". Par crainte du coronavirus, elle a pris la décision de ne pas remettre ses enfants à l’école. "Pour eux comme pour nous, nous attendons le mois de juin. Nous attendons de voir comment va évoluer la situation et quel va être le bilan du déconfinement". Pour l’instant, elle fait partie de ce qui continue de mettre leur vie sociale entre parenthèses. Elle conclut en disant : "J'espère que l’on pourra se réunir, cet été, pour partager de bons moments".
 

Appel au bon sens et au civisme

Même si les rassemblements de plus de dix personnes sont autorisés dans les lieux privés, le gouvernement rappelle que le déconfinement ne doit pas se faire dans l’insouciance. Il recommande, très fortement, d’éviter de se réunir à plus de dix chez soi et rappelle que les gestes barrières doivent être appliqués en tout lieu et toute circonstance.

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a appelé au civisme. Jeudi 14 mai, il a déclaré : "C'est une règle de bon sens, c'est une règle de civisme. C'est à chacun de prendre ses responsabilités, de savoir s'il a envie de faire partie finalement de la chaîne de transmission du virus. En tout cas, nous, nous voulons la casser à tout prix".
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