En septembre 2012, le Ministère de l'Ecologie annonçait la révision du dispositif dit Zapa visant à réduire les véhicules polluants en ville. A Grenoble, Le maire Michel Destot et le porteur du projet, Jean-Marc Uhry, avaient évoqué un dispositif pédagogique. Il a lui aussi été repoussé.
Pour Jean-Marc Uhry, l'abandon des ZAPA (Zones d'action prioritaires pour l'air) est inacceptable.
En septembre 2012, la ministre de l'Ecologie de l'époque, Delphine Batho, annonçait la création d'un comité interministériel sur la qualité de l'air, destinés à "remettre à plat le principe des ZAPA" décidé par le gouvernement Sarkozy.
A Grenoble, il était question cependant de maintenir le principe de limitation des véhicules polluants en ville, en commençant par une phase pédagogique.
Depuis quatre ans, Jean-Marc Uhry portait ce projet à bout de bras. Apprenant que celui-ci était repoussé à 2014, il a annoncé qu'il quittait son poste de vice-président de Grenoble Alpes Métropole, où il était en charge de l'environnement. Il a démissionné en plein conseil de la communauté, vendredi dernier.
"C'est un problème urgent... on attend quoi ?" s'étonne Jean-Marc Uhry. La question est posée à ceux qui ont décidé de repousser le projet, Marc Baïetto, le président de l'Agglo, et Michel Destot, le maire de Grenoble. C'était au cours d'une réunion récente avec le préfet de l'Isère.
Le gouvernement a abandonné l'idée des ZAPA dans l'attente d'un contexte plus favorable. Mais à Grenoble, il y a d'autres raisons. Le chantier du Tram E en tout premier lieu.
Une action assumée par l'actuelle majorité. Mais à la veille des élections municipales, elle ne souhaite pas prendre de risque politique supplémentaire.
"Tout a été construit et imaginé en fonction de la voiture", explique Marc Baïetto, le président de l'Agglo, "on ne change pas une telle armature urbaine du jour au lendemain".
Une posture dénoncée par les élus écologistes. Ils dénonçent une pollution atmosphérique insupportable, l'une des plus fortes de France.
Côté UMP, l'opposition demande la création de comités citoyens sur les grandes questions politiques locales.
La démission de Jean-Marc Uhry est aussi un acte politique qui en dit long sur l'atmosphére politique au sein de l'agglomération grenobloise. Une chose est sûre, la campagne pour les Municipales a déjà commencé.