Martin Fourcade et Marie Bochet s'étaient battus pour que les médaillés des JO d'hiver soient traités comme ceux d'été. Ce mardi 16 octobre 2018, l'assemblée nationale a voté la défiscalisation des primes versées aux athlètes médaillés à Pyeongchang.
L'Assemblée nationale a voté mardi soir à l'unanimité la défiscalisation des primes versées par l'État aux athlètes français ayant obtenu un titre olympique ou paralympique en 2018 à Pyeongchang, via un amendement au projet de budget 2019. "Je suis très sensible à garantir une équité de traitement entre les médaillés aux Jeux olympiques et paralympiques d'été et d'hiver", a déclaré dans l'hémicycle la ministre des Sports Roxana Maracineanu, alors que les primes des JO de Pyeongchang devaient être fiscalisées, contrairement à celles de Rio 2016.
Mais, alors que la plupart des députés souhaitaient une exonération pérenne, comme voté en commission, la ministre a plutôt promis "une revalorisation de ces primes à compter des prochains Jeux olympiques et paralympiques (en 2020), c'est-à-dire pour les athlètes médaillés à Tokyo, ainsi qu'à leurs encadrants". "Il me semble juste et normal qu'au même titre que les professeurs, les gendarmes ou les chefs d'entreprise, les sportifs payent des impôts sur leurs revenus" mais le gouvernement, par cette revalorisation prochaine, tient compte "des situations professionnelles précaires" des sportifs.
Le quintuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade et l'octuple championne paralympique de ski Marie Bochet avaient écrit une lettre à la ministre des Sports pour déplorer que le budget 2019 ne prévoie pas de défiscalisation pour les primes de médailles (50.000 euros pour l'or, 20.000 euros pour l'argent, 13.000 euros pour le bronze), contrairement aux Jeux d'été de Rio-2016.
Le rapporteur général Joël Giraud et Perrine Goulet (LREM), Virginie Duby-Muller (LR), Régis Juanico (app. PS) ainsi que Sarah El Haïry (MoDem), entre autres, ont plaidé en vain pour une exonération pérenne, rendant un vibrant hommage aux médaillés.
La revalorisation des primes "bénéficiera en priorité aux athlètes/bénéficiaires des primes qui sont le plus dans le besoin, à ceux qui ont le taux d'imposition le moins élevé", a précisé Mme Maracineanu, soulignant que "cette revalorisation de l'ensemble des primes permettra d'en revoir leur montant pour la première fois depuis 2008". "Les bénéficiaires des primes continueront à bénéficier d'un régime fiscal d'étalement sur 4 ans de l'impact fiscal de leurs primes sur leur imposition sur le revenu", a-t-elle encore insisté.