Le député socialiste de Crolles, François Brottes, qui fut conseiller à l'énergie du candidat François Hollande, a été proposé à la présidence du directoire de RTE, le gestionnaire du réseau français de lignes à haute tension.
L'élu de l'Isère, de 59 ans, prendra ses fonctions le 1er septembre, après que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) se soit prononcée sur les critères de déontologie fixés par le Code de l'énergie, a annoncé, ce jeudi 23 juillet, dans un communiqué RTE, filiale à 100% d'EDF mais qui dispose d'une autonomie de fonctionnement, de budget et de gouvernance.
C'est en conseil de surveillance que le nom de l'élu a été proposé, avec le feu vert de la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Ségolène Royal. Le président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale succédera ainsi, sauf surprise, à Dominique Maillard, nommé en 2007 mais atteint par la limite d'âge.
Au Palais Bourbon où il a fait son entrée en 1997, M. Brottes aura été un des grands spécialistes des questions énergétiques, et multiplié les auditions, commissions d'enquête et autres initiatives sur ces sujets. Outre la présidence de la commission spéciale chargée de l'examen du projet de loi sur la transition énergétique, adopté définitivement mercredi, il a également porté en 2013 la loi instaurant la trêve hivernale en matière de coupures d'électricité et de gaz.
Il est en outre depuis février en charge d'une mission confiée par le Premier ministre sur la sécurité d'approvisionnement électrique.
Sa nomination doit encore être soumise à la Commission de régulation de l'énergie (CRE), chargée de vérifier le respect d'un certain nombre de règles déontologiques, notamment liées à d'éventuels conflits d'intérêts du candidat. Elle devra ensuite être entérinée lors d'un nouveau conseil de surveillance avant la fin août.
Grands travaux
"Une fois en poste, François Brottes proposera au conseil de surveillance de RTE un nouveau directoire, afin de mener à bien la stratégie industrielle et les objectifs de l'entreprise pour les cinq prochaines années", précise RTE.RTE, qui gère le réseau français de lignes à haute tension, soit près de 105.000 km de lignes, est une composante centrale du système électrique français puisque le groupe veille notamment à l'équilibre crucial entre la production et la consommation de courant. Il s'agit d'une filiale à 100% d'EDF, au même titre qu'ERDF, qui gère le réseau de distribution de courant jusqu'au compteur des Français, mais elle dispose d'une très large autonomie de fonctionnement, de gouvernance et de budget par rapport à l'électricien historique, conformément à la réglementation européenne sur les gestionnaires de réseaux.
Le gestionnaire de réseau est engagé depuis plusieurs années dans un programme de grands travaux pour renforcer et adapter le réseau électrique national, et qui nécessitent de lourds investissements.
RTE, qui emploie 8.500 personnes, a dégagé un chiffre d'affaires de 4,4 milliards d'euros en 2014, année où il a engagé des investissements considérables de plus de 1,3 milliard d'euros. La presse se fait régulièrement l'écho de spéculations sur une éventuelle ouverture de son capital, un scénario que l'exécutif a jusqu'à présent toujours démenti.
Parmi les grands chantiers que devra poursuivre M. Brottes s'il est effectivement nommé figure l'adaptation du réseau aux énergies renouvelables, appelé à s'intensifier au nom de la transition énergétique, ou encore le développement des échanges d'électricité avec les pays frontaliers.
M. Brottes, qui a débuté comme journaliste sa carrière professionnelle, a également été conseiller régional de Rhône-Alpes de 1992 à 1998, puis maire de Crolles (Isère) de 2005 à 2014.