Deux loups ont été abattus ce week-end du 17 et 18 octobre en Savoie, portant à trois le nombre de loups abattus dans ce département depuis le mois de juin.
Ces loups ont été abattus samedi dans la commune de Saint-Colomban-des-Villards et dimanche à Saint-André. Ils s'ajoutent aux dix loups tués dans les Alpes françaises depuis le mois de juin. Un représentant du préfet a fait cette annonce ce matin, au cours d'une audience devant le tribunal administratif de Grenoble, qui portait sur un arrêté préfectoral du 10 septembre 2015 autorisant l'abattage de six prédateurs pendant 6 mois en Savoie. Cet arrêté avait été pris à la suite de la séquestration par des éleveurs du président et du directeur du parc national de la Vanoise.
Il a été attaqué par les associations de défense de l'environnement (FNE, Frapna, LPO, ASPAS, Ferus, One Voice) qui le jugent illégal. Me Benoît Candon, avocat des associations, a ainsi jugé que le chiffre de six loups était "totalement disproportionné" au vu des dommages causés par les attaques. Son confrère Me Mathieu Victoria a en effet souligné que le nombre de brebis tuées par le loup était en baisse de 30% en un an en Savoie à la date où l'arrêté a été pris. Les avocats ont en outre souligné que l'arrêté était en vigueur pendant la saison hivernale, alors qu'il n'y a plus de troupeaux en alpage à partir du 15 octobre. "C'est excessif et cela n'a aucun intérêt pour la protection des troupeaux", a critiqué Me Victoria.
Les représentants de la préfecture ont souligné qu'il y avait potentiellement douze loups en Savoie et qu'une nouvelle meute avait été récemment identifiée. "Le loup s'adapte aux mesures de protection des troupeaux. Des louvetiers font état de loups ayant pénétré dans des clôtures électriques", a pointé un représentant de la préfecture. "La récurrence des attaques est là depuis vingt ans. Les éleveurs sont découragés, ils se désocialisent", a soutenu Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie.
Le juge doit rendre sa décision avant la fin de la semaine.