Retenue sur le site de Charavines depuis jeudi 10 avril par des salariés menacés de perdre leur emploi,La direction du papetier Arjowiggins (groupe Sequana) a été relâchée sans incident vendredi soir, a indiqué une source syndicale.
"La situation s'est débloquée. Notre direction générale a pu quitter le site à l'annonce d'un rendez-vous jeudi 17 (ndlr, avril) au ministère de l'Economie avec une délégation syndicale ainsi que celle de l'usine de Wizernes (Pas-de-Calais)", a indiqué Julien Ricardi, délégué syndical CGT. "Le ministère s'est engagé à suivre de près les dossiers de futures reprises", a-t-il encore assuré sans plus de précisions. La direction de Sequana n'a pas pu être jointe vendredi soir.
Selon M. Ricardi, les salariés impliqués dans l'action, en grève depuis l'annonce du plan de restructuration jeudi matin, retenaient jusqu'à présent Guy Léonard, directeur général d'Arjowiggins, et Jonathan Mitchell, directeur général Papiers de Création. Tous deux étaient venus pour un comité d'entreprise jeudi sur le site. Les grévistes avaient plus tôt vendredi laissé repartir le directeur du site ainsi que la directrice des ressources humaines. Ils demandent que la direction étudie une cession de l'usine avant de procéder à tout licenciement et une "garantie (...) sur le report du PSE" (plan de sauvegarde de l'emploi), selon M. Ricardi.
Malmené par la concurrence croissante d'internet, Sequana a annoncé jeudi un traitement de choc pour redresser la barre, avec un plan de restructuration qui prévoit la cession de deux usines en France et qui laisse près de 500 employés dans l'incertitude. Le groupe a notamment annoncé la cession ou, "en l'absence de repreneur, la fermeture de l'usine de Charavines (Isère)", où 166 salariés sont menacés.
Le groupe a aussi annoncé la cession ou la fermeture "en l'absence d'un repreneur" de l'usine de Wizernes (Pas-de-Calais), qui compte 307 employés. Une délégation de salariés de Wizernes étaient attendue sur le site de Charavines jeudi.