C'était le 26 août dernier. Alors qu'elle participait à un mariage à Pont-de-Beauvoisin, en Isère, la petite Maëlys disparaissait sans laisser de trace. Rapidement, un convive allait devenir le principal suspect. Comment avance l'enquête, que s'est-il passé ce soir là ? Le point en 4 questions.
Que s'est-il passé dans la nuit du 26 au 27 août 2017 ?
Un mois déjà que la petite Maëlys a disparu. C'était le 26 août 2017, tard dans la soirée. Avec ses parents, la fillette participait à un mariage dans une salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin en Isère.
Ce soir-là, il y a 180 invités. Parmi eux, Maëlys, sa grande soeur et ses parents, des cousins des mariés. Tous les 4 viennent du Jura, où ils se sont installés il y a 2 ans.
La fête se passe sans incident, les jeux s'enchainent, Maëlys est vue une dernière fois par sa grand-mère vers 2h45, puis plus rien. Vers 3 heures, le DJ de la soirée coupe la musique pour signaler la disparition. La famille et les proches commencent les recherches en espérant trouver la fillette endormie quelque part.
Les recherches restent malheureusement vaines. Peu avant 4 heures, les gendarmes sont alertés. Dès leur arrivée, ils fouillent les véhicules et interrogent les invités encore présents.
Qui est le principal suspect ?
Alors que les battues s'enchainent à proximité de la salle des fêtes où avait lieu le mariage, un homme est placé en garde, 4 jours après la disparition. Nous sommes le 31 août. L'homme gardé à vue est un ancien militaire de 34 ans domicilié à Domessin, à quelques kilomètres de là. C'est une connaissance du marié qui a été invité à l'apéritif mais aussi à revenir pour le dessert.
C'est son comportement le soir de la fête qui semble avoir alerté la famille. L'homme aurait passé de longues minutes à parler et à jouer avec la fillette. Il s'est aussi absenté à plusieurs reprises au cours de la soirée, et notamment peu avant 3 heures du matin, au moment de la disparition.
Placé en garde à vue le jeudi, il est remis en liberté le vendredi puis finalement re-convoqué le samedi. On apprend alors sa mise en examen pour "enlèvement et séquestration" et son placement en détention provisoire.
Les enquêteurs avancent peu à peu. Ils réussissent à déterminer que Maëlys est montée dans la voiture du suspect. Après avoir nié, celui-ci admet que l'enfant est bien montée dans sa voiture, pour dit-il voir si son chien était dans le coffre. Des traces ADN de la fillette seront finalement retrouvées sur le tableau de bord.
Entre-temps, le passé de petit délinquant du suspect commence à faire surface. Ancien militaire, engagé comme maître-chien durant 5 ans, il est réformé pour comportement instable et consommation de drogue. En 2008, il est condamné pour avoir incendié un restaurant à Paladru en Isère. On apprendra par la suite qu'il devait fournir de la cocaïne à certains invités du mariage. Ses relations violentes avec plusieurs de ses ex-petites-amies sont également révélées.
Plus les jours passent, plus sa personnalité apparait sombre. Ses incohérences et son comportement le soir du mariage semblent l'accabler. Pourtant, le suspect clame inlassablement qu'il est innocent. Afin de respecter la présomption d'innocence, France 3 a choisi de ne pas révéler son nom.
Quels sont les éléments qui semblent accuser le principal suspect ?
Son comportement tout d'abord. Plusieurs témoins affirment l'avoir vu jouer et parler longuement avec Maëlys le soir du mariage. Tous deux ont semble-t-il évoqué leur passion commune des chiens. Dès la disparition annoncée, il s'est alors éclipsé sans participer aux recherches.
Les incohérences dans ses explications. Après avoir nié avoir que Maëlys était montée dans sa voiture, il admet qu'elle est montée dans le coffre pour voir si son chien était présent. Il finit par admettre avoir quitté la soirée à plusieurs reprises, notamment une fois pour changer un short tâché de vin qu'il a ensuite jeté dans une poubelle. Les enquêteurs ne retrouveront jamais ce vêtement.
Sa ligne téléphonique, résiliée le lendemain de la disparition. Ce téléphone a "borné" à plusieurs endroits et à plusieurs reprises au cours de la soirée. "C'est parce qu'il fonctionne mal" finira-t-il par expliquer.
Le lavage de sa voiture le lendemain de la disparition. Un lavage intense du véhicule filmé par une caméra de vidéosurveillance. Durant 1h30, le suspect a nettoyé le véhicule de fond en comble, en insistant sur le coffre et sur la portière passager. Il a semble-t-il utilisé un produit suffisamment puissant pour brouiller l'odorat des chiens.
Quels sont les éléments à décharge ?
Les fouilles et les différentes battues n'ont apparemment rien donné dans les forêts aux alentours. Le lac d'Aiguebelette a été sondé à l'aide d'un radar, en vain. Même chose dans les gorges de Chailles, un canyon escarpé au fond duquel passe la rivière Le Guiers, à quelques kilomètres du lieu de la disparition.
Les perquisitions et les fouilles menées au domicile de ses parents, à Domessin, en Savoie, n'ont rien donné non plus.
Enfin, le suspect continue à nier être impliqué dans la disparition de Maëlys.