Le premier ministre Jean Castex est en visite à Bourg-Saint-Maurice ce jeudi 27 mai pour dévoiler le plan "Avenir montagnes". C'est une enveloppe globale de 650 millions d'euros qui est promise aux territoires de montagne, très affectés par la fermeture des remontées mécaniques l'hiver dernier.
En visite à la station des Arcs puis à Bourg-Saint-Maurice ce jeudi matin avant de dévoiler son plan d'investissement "Avenir montagnes" à 11 heures, le Premier ministre Jean Castex n'a rien laissé au hasard dans son programme. Aux Arcs, le chef du gouvernement rencontre les équipes en charge des activités sportives extérieures de la station. Un clin d'oeil appuyé à l'un des volets principaux du plan "Avenir montagnes", qui fait la part belle à la diversification de l'offre touristique dans les stations pour rendre l'économie locale moins dépendante du ski.
Ensuite, Jean Castex, accompagné de plusieurs ministres, va se rendre sur le chantier de la station multimodale du funiculaire de Bourg-Saint-Maurice, en travaux. Tout sauf un hasard. Une enveloppe spécifique est prévue dans le plan "Avenir montagnes" pour financer des projets de transports doux vers les stations de ski, tels les fameux "ascenseurs valléens".
De manière globale, le gouvernement va consacrer 650 millions d'euros de fonds publics aux territoires de montagne, très affectés par la fermeture des remontées mécaniques l'hiver dernier, dont 331 millions, cofinancés par l'Etat et les régions, alloués à un fonds "Avenir montagnes" qui financera des projets de diversification de l'économie touristique.
EN DIRECT | Suivez la présentation du plan #AvenirMontagnes par le Premier ministre @JeanCastex, depuis Bourg-Saint-Maurice. https://t.co/ZKUU53o5LB
— Gouvernement (@gouvernementFR) May 27, 2021
Attirer de nouveaux publics en montagne
Le but est d'investir pour "transformer" ces territoires. Premier objectif : accompagner la diversification de l'offre touristique afin d'attirer des clientèles jeunes et étrangères. "Sur le plan européen, la concurrence va être terrible l'hiver prochain après la saison catastrophique qu'on a vécue. La compétition entre les stations de ski va être exacerbée. On ne peut pas prendre de retard sur nos voisins", note Jean-Marc Silva, le président de l'association France Montagnes.
Pour donner le goût de la montagne aux jeunes, le gouvernement a par exemple acté pour 2021 la reconduction dans les massifs de la mesure des "colos apprenantes", qui dispose d'une enveloppe de 5 millions d'euros. Ces "colos" de vacances, proposées par les organisateurs de colonies, proposent des formules qui associent des apprentissages et des loisirs en montagne autour du développement durable, de la culture et du sport.
Combattre le phénomène des "lits froids"
Le deuxième grand volet du plan "Avenir montagnes" vise à dynamiser l'immobilier dans les stations pour mettre fin au vaste problème des "lits froids", les hébergements qui ne sont utilisés que quelques semaines par an dans les stations de ski. "Il faut qu'on arrête d'artificialiser des sols pour construire de nouveaux lits. Il faut que l'Etat donne les moyens aux communes de mieux utiliser les "lits froids"", a confié Jean-Luc Boch, le président de l'association nationale des maires de stations de montagne, à France 3 Alpes.
Pour résorber une partie des "lits froids", les hébergements qui ne sont utilisés que quelques semaines par an, la Banque des territoires investira 125 millions d'euros sur cinq ans, dans des foncières, aux côtés d'autres investisseurs, afin d'en racheter environ 5.000 par an. Ces hébergements gérés par des opérateurs de résidences de tourisme (Odalys, Pierre et vacances...), une fois achevée la période de défiscalisation dont a bénéficié leur propriétaire-investisseur, sont souvent revendus à des particuliers qui les occupent peu. Les foncières devront investir pour les rénover, avant de les louer tout au long de l'année à des vacanciers.
1000 km de sentiers rénovés
Enfin, le dernier grand axe du plan "Avenir montagnes", très attendu par les montagnards, porte sur l'accélération de la transition écologique dans le secteur touristique. Dix millions d'euros seront spécifiquement dédiés à la protection de la biodiversité, avec notamment la restauration de 1000 kilomètres de sentiers de randonnée.