A l'occasion de la Journée contre la violence du 2 octobre, des établissements de Grenoble vont suspendre leurs cours pour dire "plus jamais ça". Cela fait deux ans que Kevin et Sofiane ont perdu la vie à Echirolles. Leurs proches disent leur souffrance.
"Chaque fois qu'on passe par le square Maurice Thorez, on pense à eux. On se dit qu'on aurait dû être quatre et qu'on est plus que deux"... confie Houssem Amara. Avec son ami Rachid Oulaouk, ils étaient très proches de Kévin et Sofiane. Les copains du quartier partageaient tout, le sport, les vacances...
"Il y a la colère, mais la colère elle dure pas toute la journée, elle laisse souvent la place à la tristesse, la mélancolie, la nostalgie"... explique Houssem.
Pour ces jeunes Echirollois, le drame qui a coûté la vie à leurs amis a laissé des blessures très profondes. Kévin et Sofiane étaient des garçons sans problèmes. Kévin était en licence à Aix-en-Provence, il devait rentrer à Grenoble pour poursuivre son master. Sofiane projetait d'intégrer le service prévention de la mairie pour justement dialoguer avec les jeunes des quartiers, et éviter les situations de violence.
Cette violence, ils n'ont malheureusement pas pu l'empêcher ce 28 septembre 2012. Tout est parti d'un banal regard de travers à la sortie d'un établissement scolaire. C'est peu de temps après que les deux étudiants ont été sauvagement assassinés par un groupe, dans le square.
Trois jours plus tard, une marche blanche a réuni plus de 2000 personnes. C'est ensuite que le collectif "La marche blanche pour la non-violence" a été fondée. Houssem et Rachid y sont très actifs. "On voudrait apporter un message de paix sur le long terme..." explique Houssem.
"Ce drame a été terrible, mais la question qui se pose aujourd'hui, c'est que faire pour que ça n'arrive plus ? " ajoute le jeune homme. "Par des actions, par la prévention, par l'éducation, c'est à nous de mieux éduquer nos jeunes, nos enfants, nos proches, nos amis... Et espérer des jours meilleurs".
Et puis l'année dernière, il y a eu la chanson de Calogero. Le chanteur grenoblois a écrit ""Un jour au mauvais endroit"" en hommage à Kévin et Sofiane. Houssem, Rachid, mais aussi de nombreux amis et habitants d'Echirolles ont participé au clip. C'est eux que l'on voit entonner ce triste refrain : "plus jamais ça".
A l'occasion de la Journée Internationale de la non-violence organisée par l'ONU le 2 octobre, plusieurs établissements scolaires de Grenoble vont suspendre leurs cours.
Reportage Damien Borrelly, Gregory Lespinasse, Laetitia Di Bin :