Au lendemain de l'accident, les corps des 12 victimes ont été transférés à l'hôpital de Moulins où un accueil des familles a été mis en place. Du côté de l'enquête, de nombreuses questions concernent le fourgon et son chauffeur.
A la mi-journée, les corps des 12 victimes de l'accident de Montbeugny ont été emmenés de la chapelle ardente du village vers l'hôpital de Moulins. La consule du Portugal y est arrivée à 16 heures.
Un accueil des familles a été mis en place. Au moins une d'entre elles est déjà prise en charge. Les proches sont parfois difficiles à localiser : certains doivent venir de Paris, de Suisse, voire du Portugal. Une partie des victimes serait originaire de Coimbra, au nord de Lisbonne.
Le choc psychologique
Du côté des blessés, le chauffeur du fourgon a été opéré d'une blessure du poignet. Ses blessures physiques sont légères mais le traumatisme psychologique est extrêmement grave. En état de choc, il ne devrait pas pouvoir être auditionné ce jeudi.L'un des chauffeurs italiens du poids- lourd a lui aussi été opéré d'un traumatisme qualifié de "léger". Il devrait pouvoir sortir de l'hôpital dans les prochaines 24 heures. L'autre occupant du poids-lourd a lui aussi été hospitalisé mais là aussi, ses jours ne sont pas en danger.
En plus de ces trois blessés, une quatrième personne a été prise en charge par les secours. Il s'agit de l'oncle du conducteur du fourgon. Il conduisait apparemment un autre véhicule qui précédait le fourgon. Il n'a pas été blessé physiquement mais psychologiquement très choqué, il a demandé à être hospitalisé.
Un fourgon qui pose question
Du côté des causes de l'accident, la question centrale s'oriente vers le fourgon qui transportait 13 personnes, conducteur compris.Au départ présenté comme un minibus, il s'agit en fait d'un utilitaire tôlé, certes dôté de vitres sur ses portes latérales mais qui ne semble pas avoir été conçu pour être exclusivement dédié au transport de passagers. Selon les premiers éléments recueillis sur place, il tractait une remorque contenant des bagages.
De plus, il semble que la version du véhicule en cause soit homologuée pour 6 personnes maximum. Il a pu cependant être aménagé avec rajout de sièges. "C'est certainement un véhicule aménagé", souligne une source judiciaire citée par l'AFP. Selon la gendarmerie, le véhicule avait des sièges à l'arrière. Reste la question de l'homologation de ces modifications.
Autre question : ce jeune homme de 19 ans pouvait-il conduire ce véhicule avec 12 passagers à bord ? En France, un tel véhicule ne relève pas du permis B qui n'est valable que pour ceux de 9 places ou moins, conducteur compris. Transporter 12 passagers nécessite le permis D "transport de personnes", permis qu'il n'est pas possible de passer avant l'âge de 24 ans (sauf exceptions). Etant originaire du Portugal et venant de Suisse, la question sera de savoir si le jeune homme était en conformité avec les règles europénnes et celles du pays où il a passé son permis.
Une "expertise poussée" du fourgon va être menée pour répondre à ces questions.