Interview. Invité de La Voix est Libre sur France 3 Alpes ce samedi 13 février, le procureur de la république de Grenoble Jean-Yves Coquillat évoque la dépénalisation du cannabis.
A 59 ans, le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, au Parquet de Grenoble depuis 2011 "refuse la langue de bois". Sur le plateau de France 3 Alpes, il dresse le tableau d'une "délinquance spécifique à Grenoble, liée au trafic de stupéfiants, identique à celle de Marseille, de Lyon, de Paris, mais atypique pour une ville de cette taille". Pas moins de 60.000 procédures en 2015 !
Nous vidons l'océan avec une cuillère"
"Contre ce véritable système d'économie parallèle", le procureur a le sentiment d'être obligé de "vider l'océan avec une cuillère" et s'interroge : "En matière de stupéfiants, la politique répressive ne fonctionne pas. Voilà 38 ans que je fais ce métier et ça ne marche pas. ( ...) Je ne dis pas qu'il faut légaliser le cannabis, je dis qu'il est intéressant de poser la question, je l'ai fait devant les parlementaires. J'applique la loi, mais je pose la question, je regarde aussi ce qui se fait dans les pays voisins".
Extrait de "La Voix est Libre" du 13 février 2016. France 3 Alpes
Il y a à Grenoble une culture du couteau mais pas seulement"
Si la délinquance liée au trafic de drogue est "historique" à Grenoble souligne le procureur, elle est aussi devenue de plus en plus violente. Les armes circulent, de plus en plus.
50 % des délinquants sont des jeunes, qui n'ont ni métier ni qualification"
Un propos corroboré par Martine Bianchi, la directrice de la maison d'arrêt de Varces, en Isère : " 50% des détenus à Varces ont entre 18 et 40 ans. Ils n'ont pas de métier, ni qualification".
Extrait de "La Voix est Libre" du 13 février.