Dans la Drôme, la récolte de l'ail vient tout juste de commencer. Elle doit durer une vingtaine de jours et déjà les producteurs ont le sourire : les quantités sont là et la concurrence étrangère ne devait pas faire chuter les cours comme ce fût le cas ces dernières années.
Chez Jean-Pierre Besson, à Allex, l'ail se récolte en famille. Parents, enfants et petits enfants : tous mettent la main à la pâte autour du précieux bulbe. Le moral va plutôt bien pour cette nouvelle saison.
2022, une bonne météo pour l'ail français
La récolte s'annonce bien chez ce producteur. L'ail est en abondance grâce à des conditions météorologiques favorables cette année. L'irrigation du printemps a été de qualité.
"Il nous faut de la chaleur, mais pas d'excès (comme l'année dernière). Du 20, 25 jusqu'à 30°, c'est idéal pour que l'ail puisse se nourrir et murir tranquillement, ce qui fait qu'aujourd'hui que nous avons des dates normales (10/15 juin) pour une récolte d'ail" explique Jean-Pierre Besson.
Un prix correct pour le producteur
La France produit 20 000 tonnes d'ail par an pour une consommation de 40 000 tonnes. C'est le 4e producteur européen. L'Espagne, le leader, qui en consomme tout autant, produit 280 000 tonnes. C'est un important exportateur. Si la Chine produit 6.5 millions de tonnes d'ail, elle en exporte que 20 %.
L'IGP ail de la Drôme représente 20 % de la production française. Si elle fut souvent malmenée par la concurrence étrangère, la tendance devrait aujourd'hui s'inverser. Stéphane Boutarin, président de l'association des producteurs d'ail de la Drôme, est confiant. "L'Espagne va produire moins cette année (- 20%). La Chine, aussi, ce qui positionne favorablement la France vis-à-vis des marchands et de l'ensemble de la grande distribution". Un appel d'air qui va faire augmenter les retombées pour les producteurs.
L'ail ne devrait pas échapper à l'inflation. Les charges des producteurs ont augmenté. Il faudra patienter jusqu'à la fin juillet et sa commercialisation pour connaître le prix de cet incontournable ingrédient de la cuisine française.
L'ail frais est gorgé d'eau. Il faut lui enlever 20 à 30 % d'eau pour qu'il puisse se conserver. L'IGP impose un temps minimum de ventilation de 21 jours.
En 2022, le kilo (ail blanc calibre 60/70) était à 3.8 euros. Cette année, Stéphane Boutarin envisage les 4 euros et "c'est un minimum".