Loin du désert médical, 6 médecins pour 900 habitants dans un village la Drôme

Alors que l'UFC Que Choisir dresse un état des lieux déplorable des déserts médicaux en France, un village de la Drôme réussit à attirer de jeunes médecins. A Cléon d'Andran, 6 médecins sont regroupés au sein d'une maison médicale. Comment expliquer ce succès ?

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Le petit village de Cléon d'Andran (Drôme) compte à peine 900 habitants… mais 6 médecins !

A l’heure où la question des déserts médicaux est omniprésente dans le débat public, ce village a de quoi surprendre.

Cette particulière présence médicale s’explique par le pôle médical du village. Créé il y a 4 ans, 6 médecins ont décidé de se regrouper. «On est parti du postulat qu’on ne voulait pas qu’on nous impose quelque chose. On voulait un projet qui nous plaise à nous» explique Sébastien Roubinet, cofondateur du pôle santé. 

La moyenne d’âge de ces médecins est de 40 ans. Pour attirer ces jeunes professionnels de santé, il n’a pas été nécessaire de les forcer à s’installer. Chacun semble y trouver son compte : 

Ici, chacun travaille entre 3 et 4 jours par semaine. C’est un confort de vie qui permet de travailler à long terme dans de bonnes conditions, sans craquer après 40 ans. Quand je suis là, je suis vraiment investi.

Benjamin Mougin,

médecin du pôle médical de Cléon d’Andran

Je suis originaire de la campagne donc m’installer dans la Drôme c’est tout à fait volontaire. La région est belle, il y a plein de choses à faire dans le coin et la médecine rurale c’est magnifique. Aujourd’hui, on privilégie les pôles santé comme ici où on est plus nombreux, ce qui nous permet d’avoir plus de matériel, des secrétaires médicales, des sites de rendez-vous en ligne, des infirmières…

Paul Faye,

médecin du pôle médical de Cléon d’Andran

 Avant je travaillais seule. Un médecin seul c’est de la pression, aucun relai, des visites éloignées à domicile, pas assez de créneau pour recevoir tout le monde, des finances serrées qui ne permettent pas d’avoir une secrétaire médicale… Aujourd’hui je suis plus sereine et c’est agréable de travailler dans un collectif.

Morgane Pellen, médecin du pôle médical de Cléon d’Andran

Tous expliquent que le pôle santé leur permet de diminuer leurs coûts de fonctionnement tout en travaillant dans de meilleures conditions, avec des outils et du personnel médical (secrétaire, infirmière…) qui serait trop onéreux en tant que médecin isolé.

La recherche d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle

Hormis, le plaisir d’avoir des confrères avec qui échanger, c’est aussi l’argument d’une charge de travail mieux répartie qui revient parmi les motivations de ces médecins. «J’avais envie d’être plus disponible. En étant à plusieurs, on peut faire un roulement pour avoir des congés tout en pouvant ponctuellement faire des gardes la nuit et les week-end» explique Paul Faye.

 

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A 34 ans, Paul Faye a décidé de s'installer en maison médicale. Il nous explique ce choix. ©Bénédicte Millaud / France Télévisions

 

Avec cette formule, les patients semblent aussi trouver leur compte, «moins d’attente», «on a toujours quelqu’un pour répondre». Au lendemain de la publication par l’UFC Que Choisir d’une carte sur les déserts médicaux, le fonctionnement de ce pôle médical à de quoi inspirer.

 

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