"C'est une vraie course d'obstacles": le pari de l'installation de médecins étrangers pour éviter le désert médical

Faut-il faire appel aux médecins étrangers pour répondre à la crise de l'accès aux soins ? À Dieulefit, dans la Drôme, la question se pose très sérieusement. La mairie est en contact avec une médecin ukrainienne pour remplacer des praticiens qui vont bientôt partir à la retraite.

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Le cri d'alerte a été placardé sur des banderoles à l'entrée de la commune : Dieulefit manque de médecins généralistes.  

Trois praticiens exercent pourtant dans la commune du sud de la Drôme, mais l'an prochain, deux d'entre eux vont partir à la retraite. 

Pour éviter le désert médical, le maire et la commune de 3 000 habitants se mobilisent pour tenter d’attirer à tout prix de nouveaux docteurs. "Il y a encore quelques mois, on avait cinq médecins en activité, et en début d’été 2025 il n’y en aura plus qu’un à plein temps. Il y a un vrai problème. On a fait beaucoup de communications, par exemple des annonces dans les journaux spécialisés" explique Christian Bussat, le maire de Dieulefit. "Il ne faut pas tomber malade aujourd’hui, il n’y a pas de médecins" ajoute-t-il.

Une bouteille à la mer qui a été saisie par une médecin ukrainienne, Snizhanna Fedotova, qui vit actuellement dans le nord de la France. Cet été, elle a été invitée à passer trois jours sur place pour découvrir la commune. Malgré un coup de cœur mutuel, les freins à une installation rapide sont multiples. Avant d’exercer en France, cette réfugiée ukrainienne doit réaliser un test de langue française et plusieurs stages.

"Une course d'obstacles"

"C'est très compliqué pour un médecin étranger de s'installer en France, une vraie course d'obstacles. Il faudrait réfléchir à trouver des règles un peu plus souples" affirme le maire drômois. Mais pas de quoi décourager Snizhanna Fedotova. "Je vais m'accrocher, et les stages se passent très bien" raconte-t-elle. Mais le parcours pourrait durer deux ans. Une éternité, donc, pour Dieulefit qui se vide de ses médecins. 

Faut-il alors simplifier les démarches pour pallier plus rapidement les manques ? Pour cette représentante de la profession, ce temps d'adaptation est loin d'être inutile. "Ces délais existent pour que le médecin puisse s'adapter à l'exercice dans notre pays, à l'organisation des soins en France, sur la communication, comment on fait pour adresser des patients en France à l'hôpital et puis à toutes les démarches administratives liées à l'assurance maladie" décrypte Florence Lapica, la vice présidente du syndicat MG France. 

"Un jeune médecin n'a plus envie de s'installer tout seul dans un cabinet isolé"

Alors, en attendant, Dieulefit mise sur une autre opération séduction. Sur un terrain vague de la commune, une maison de santé doit sortir de terre d'ici deux ans. 

"On se rend compte que c'est une condition. Un jeune médecin n'a plus envie de s'installer tout seul dans un cabinet isolé, il a besoin de parler avec des autres professionnels de santé. Ce n’est pas une garantie d’installation, mais cela peut encourager" commente Christian Bussat. L’ensemble des soignants de la commune sont partie prenante du projet. 

Au sein de la future structure de santé, une trentaine de professionnels pourront recevoir les patients. Un cadre de travail que Dieulefit espère gagnant pour attirer de nouveaux praticiens, mais aussi faciliter l’intégration de médecins étrangers.  

 

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