Au moins six commerces de Montélimar ont été victimes d'effraction dans la nuit de vendredi 17 au samedi 18 mai 2024. Le patron d'une concession moto a trop peur de laisser son stock et préfère le surveiller lui-même.
C'est un traumatisme pour les six commerçants cambriolés dans la nuit de vendredi à samedi à Montélimar.
"Dans la nuit à 4h du matin, une voiture a foncé sur la porte, une personne est entrée et en trente secondes elle a vidé notre caisse" raconte le patron d'une pizzeria. "Le lendemain matin, on a retrouvé la vitrine cassée et des copains artisans ont sécurisé mais c'est dur à encaisser surtout avant la période estivale".
Pour son voisin, qui gère une concession moto, la solution pour sécuriser est plus compliquée à trouver. "On a trois portes et ils les ont toutes enfoncées mais ils n'ont pas réussi à passer", raconte Thomas Rouvier. Alors il a pris une décision radicale : rester jour et nuit dans son commerce et dormir devant la porte.
"Il a fallu dégager les portes le matin, on a reçu nos clients et livré les véhicules. Mais on ne peut pas régler la question des fermetures, on a emprunté un camping-car on a installé des camions pour protéger les accès. C'est une expérience folklorique. On veut montrer aux clients qu'on est aptes à les recevoir. J'espère que ça ne va pas durer plusieurs semaines".
Même avec des vigiles je serais resté sur place
"L'assurance nous a proposé de faire appel à une entreprise de surveillance, mais même avec des vigiles j'aurais dormi sur place car derrière le magasin, j'ai le fruit de 5 ans de travail que je n'aurais pas laissé à quelqu'un que je ne connais pas".
Rideau métallique, mécanismes, portes sécurisées le commerçant estime les dégâts entre 15 000 et 20 000 euros.
Au-delà des dimensions financières, son voisin restaurateur évoque le préjudice moral : "On se sent atteint, on ne comprend pas, il n' y a pas de violence comme ça à Montélimar. On n'est pas une banque, on n'a pas des mille et des cents, on ne comprend pas, ça fait mal, ça fait très mal".
Sur les images de vidéosurveillance, la rapidité et les méthodes des malfaiteurs montrent une technique bien rodée. En quelques secondes ils fracturent l'une des entrées en marche arrière, pour repartir avec leur voiture, l'un d'eux entre, récupère les fonds de caisse et repart aussi tôt. Une voiture incendiée a été retrouvée sur un parking alentour et il pourrait s'agir de celle qui a foncé dans la vitrine.
Le restaurateur commence à envisager de demander à son propriétaire d'installer des piliers anti voitures bélier "mais on n'est pas une bijouterie non plus. On n'est qu'une pizzeria, notre but c'est de faire plaisir aux clients et pas de tout miser sur la sécurité", regrette-t-il. Pour la police, le mode opératoire n'est pas forcément le même dans tous les commerces visés, on ignore donc s'il s'agit des mêmes auteurs. Une enquête pour vol par effraction a été ouverte.