Quand la «médecine animale» vient en aide aux humains : l'ordre des vétérinaires a appelé les professionnels à aider les soignants "en leur apportant des matériels de protection qu'ils auraient en surplus". Message reçu dans la Drôme où les premiers dons sont partis.
Le conseil de l’ordre des vétérinaires de notre région Auvergne-Rhône-Alpes est mobilisé. Si les actes vétérinaires non essentiels et non urgents sont suspendus, les professionnels ne chôment pas : ils assurent la permanence des soins vitaux aux animaux et... collectent et recensent du matériel pour les hôpitaux.
1000 combinaisons et 10 000 gants
Mercredi 18 mars déjà, dans la Drôme, les vétérinaires ont réussi à collecter du matériel de protection qu’ils ont apporté à l’hôpital de Montélimar : pas moins de 1000 combinaisons, 10 000 gants, des charlottes et du gel hydro-alcoolique.Solidarité #coronavirus : les #vétérinaires de la Drôme donnent 1000 blouses et combinaisons, 10000 gants, 1000 surbottes et 200 masques de chir à l’hôpital de Montélimar.#COVID19 #veterinairepourlavie pic.twitter.com/IE0HRa5i0s
— Ordre des Vétérinaires (@OrdreVet_France) March 19, 2020
Ces hommes et ces femmes ont devancé l'appel de Jacques Guérin, président de l'Ordre national des vétérinaires. Vendredi, 20 mars, ce dernier demandait solennellement à ses confrères et ses consoeurs, outre la suspension des soins non urgents en cabinet, de "-quand c'est possible- aider les soignants, en leur donnant du matériel de protection que (les vétérinaires) auraient en surplus, et qui leur manquerait".
Une trentaine d'appareil respiratoires recensés
L'ordre avait part ailleurs relayé, quelques jours plus tôt, un message du ministère de la santé demandant de recenser le matériel d’anesthésie et de réanimation disponible pour le mettre à disposition des hôpitaux.Au total, 114 cliniques ou cabinets chirurgicaux de la région ont déjà répondu à l’appel du ministère de la santé selon l’ordre national des vétérinaires.
Ils proposent notamment des respirateurs de réanimation, respirateurs d’anesthésie ou encore des concentrateurs d’oxygène.
Chaque vétérinaire doit préciser la marque des appareils, car tous ne sont pas compatibles avec la médecine humaine, et la date de leur dernière révision. «C’est l’agence régionale de santé qui validera chaque prêt d’appareil» précise l’ordre.
Dans la Drôme, une cinquantaine d’extracteurs d’oxygène et une trentaine d’appareils respiratoires ont ainsi été recensés, prêts à être prêter à l’hôpital.
Vers une mobilisation des vétérinaires pour la réserve médicale
Et Jacques Guérin d'expliquer que sous peu, les vétérinaires pourraient être appelés à rejoindre la réserve médicale. Des airs de mobilisation générale.« Pas question pour eux de s’occuper des malades, c’est contraire au code de la ruralité et au code de la santé, mais ils peuvent faire de la télé régulation au SAMU ou au standard du numéro vert. Localement, ils peuvent aussi gérer les réserves des hôpitaux. »