Cueillette hivernale : Dans la Drôme, c'est au tour du cynorhodon de passer à la casserole

Même en hiver, la nature recèle de mille et un trésors. En ce moment, les cynorhodons sont à la fête, il s'agit d'ailleurs de la seule cueillette sauvage hivernale dans la Drôme. Décoratifs au jardin, appréciés des oiseaux durant la mauvaise saison, la récolte des cynorhodons débute après les premières gelées.

Petites boules rouges juchées sur un arbuste épineux, les cynorhodons se méritent. Ces baies sont le fruit de l'églantier. Ils restent sur l'arbuste tout l'hiver, ce qui rend la cueillette plus facile. Comme de nombreuses baies sauvages, on les récolte après les premières gelées car le gel attendrit le fruit. Le cynorhodon prolifère dans toute une partie de la Drôme mais son ramassage demande un peu de patience comme le confirme Clément  De Graeve, équipé de mitaines et d'un seau ceinturé pour y déposer sa récolte : "Ce n'est pas très facile à cueillir, c’est un rosier donc il y a pas mal d’épines. C’est assez long à cueillir aussi parce qu’il n’y a pas d’autres méthodes que cueillir fruits par fruits, et après il y a tout un travail pour enlever les graines et les poils qui sont à l’intérieur." Il désigne le fruit et poursuit " Et ça, après tu peux le manger directement, ça a un petit côté acidulé, c’est sucré, c’est une pâte de fruits naturelle".

Une cueillette sauvage mais raisonnée

Clément n'est pas seul à arpenter les coteaux, Léa  Guinement l'accompagne. Ils font partie d'un groupe de trentenaire qui ont fait de la cueillette sauvage leur métier, enfin, pas tout à fait. Il n'y a pas que la cueillette, il y a aussi la préparation de confiture et la vente de leurs produits.

Les propriétaires des parcelles ont donné leur accord pour que Clément, Léa et leurs partenaires cueillent à condition de préserver au mieux la biodiversité.

"On cueille de manière raisonnée, explique Léa, c’est-à-dire qu’on ne rafle pas tout. L’idée c’est de laisser environ 30 % de fruits sur les arbres car justement ça sert à faire la confiture mais ça sert aussi beaucoup aux animaux qui se nourrissent de fruits, les oiseaux, les chèvres…"

Les fruits seront ensuite transformés en confitures, en sirop et même en ketchup. "Papilles Sauvages", la jeune entreprise qu'ils ont créée a fait du respect de l'environnement son principe de base.

Objectif de Papilles Sauvages : le circuit court

Dans les locaux de l'entreprise situés à Crest, Nicolas Humbert, co-fondateur de la société sélectionne les fruits cueillis le matin même. Il explique la philosophie sur laquelle s'appuie "Papilles sauvages". "L’alimentation de façon globale qu’est-ce que c’est ?  Est-ce que c’est l’agriculture intensive qui appauvrit les sols, qui appauvrit la biodiversité ou plutôt la culture plus respectueuse de l’environnement?"

"Les sols que l’on cultive intensément s’appauvrissent. Nous, quand on cueille les fruits on sait d’où ils viennent, ils sont sauvages, ils sont à l’état le plus naturel possible. Ils sont parfaitement chargés en nutriments car ils poussent là où ils sont le mieux."

"Le label bio n’est pas une fin en soi, un produit bio peut avoir fait deux fois le tour de la planète !" Il poursuit "notre philosophie c’est le circuit court, c’est fabriquer et vendre localement des produits de qualité. " 

Aujourd’hui les produits de "papilles sauvages" sont référencés dans les magasins bio et jusqu’à l’épicerie de la chef étoilé Anne Sophie Pic.

En seulement trois ans la petite entreprise de Crest a peut-être trouvé la recette du succès.

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