Des exploitants agricoles s'opposent au financement des mégabassines pour différentes raisons. En réponse, des sanctions ont été prononcées contre les contestataires. Ces gigantesques réserves d'eau n'en finissent pas de faire polémique.
Elles sont de nouveau au cœur de l'actualité. Après avoir été au centre d'une lutte contre leur installation, comme en 2023 à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, les mégabassines suscitent la colère des agriculteurs à cause de leurs coûts. Certains refusent même de payer pour ces structures.
Des chantiers ultra-surveillés à financer
En effet, selon un article du Parisien, une quinzaine d'exploitants ont été sanctionnés par l’Établissement public du marais poitevin, pendant la saison actuelle, pour ne pas avoir payé la facture pour ces réservoirs. Ces sanctions ont été mises en place pour la première fois cette année, et peuvent prendre la forme de réductions jusqu'à 90% des quotas d'eau autorisés à être prélevés.
Certains jugent le coût de financement de ces infrastructures trop élevé, car les sommes récoltées permettent la gestion des travaux des bassines, mais aussi leur sécurisation. Après les affrontements, en 2023, puis en 2024, autour de la création de ces sites, leur protection a ainsi été renforcée.
À Sainte-Soline par exemple, sur le site, il y a interdiction de prendre des photos ou de visiter seul le chantier, lequel est surveillé par des caméras et des détecteurs de mouvements. Des coûts qui deviennent difficiles à supporter alors que le monde agricole connaît une crise importante.
Ceux qui ne puisent pas dans les bassines payent aussi
D'autres ne sont pas raccordés aux réseaux des mégabassines, et refusent donc de payer pour celle-ci. Même s'ils ne pompent pas leur eau dans ces réservoirs, ils doivent verser 11 centimes par mètre cube utilisé, contre 35 centimes par mètre cube pour les autres, au nom du principe de mutualisation des réserves d'eau. En effet, les agriculteurs reliés aux bassines pourront les exploiter en été, laissant, en théorie, plus d'eau à récupérer dans les nappes phréatiques pour ceux ne bénéficiant pas des mégabassines.
Certains sont aussi opposés au principe même de ces bassines, et refusent de les financer. Dans tous les cas, le sujet reste sensible, et aucun des agriculteurs contactés par la rédaction de France 3 n'a accepté d'interviews filmées.