Du 14 au 20 octobre, des pluies diluviennes se sont abattues sur les Landes et les champs de maïs n'ont pas été épargnés. L'humidité incrustée dans les sols rend difficile la récolte des épis par les exploitants, inquiets pour leur production.
À Vielle-Tursan, dans le sud des Landes, les sols sont encore gorgés d'eau en cette première semaine des vacances de la Toussaint. La faute aux intempéries, et à la pluie qui n'a cessé de tomber les jours précédents. Pour les producteurs de maïs, cette météo n'est pas sans conséquence.
Environ 20 % de récoltes en moins cette année
Kévin Laborde, agriculteur landais, estime une baisse d'environ 20 % de ses récoltes. Le regard inquiet, l'agriculteur attrape des mottes de terre dans ses mains après un passage difficile la moissonneuse-batteuse. Il les malaxe, les observe et le verdict n'est pas glorieux : "C'est humide, le sol ressemble à de la pâte à modeler, ce qui rend la terre compacte à chaque fois qu'on passe dessus et rend presque impossible les allers-retours nécessaires à la récolte."
Tout a commencé au printemps, lorsque la pluie devenue torrentielle a arraché des parcelles complètes de maïs. La terre a été tellement endommagée et les endroits touchés étant bien spécifiques, le producteur n'a pas pu effectuer de nouvelles semences. En plus, de ces pertes nettes, il a pris du retard sur la récolte qui est habituellement terminée à cette époque de l'année à Vielle-Tursan.
Un maïs plus humide et de moins bonne qualité
Si à chaque accalmie, les producteurs sortent et tentent de rattraper le retard sur les récoltes, ils ne peuvent malheureusement pas changer la qualité des épis ramassés. Pierre Sourbié, producteur de maïs et associé de Kévin Laborde, observe quant à lui, les épis destinés à la consommation humaine encore sur leur pied, avec une certaine gravité dans le regard.
À cause de la météo, les petits grains jaunes ont laissé place à de petites boules marron et creuses en bout d'épis : "C'est la pluie qui a empêché les épis d'être fécondés correctement et donc les grains ne sont pas bons à la consommation et sont plus humides."
Moins de revenus et plus de dépenses
Un constat partagé par les coopératives où sont transportées les récoltes pour être asséchées. Ce qui provoquera nécessairement une baisse des revenus des producteurs de cette céréale.
Grégory Moulis, directeur des productions végétales à Maïsadour, a constaté un taux d'humidité entre 28 et 29 % dans les épis de maïs contre habituellement un taux situé entre 23 et 24 %, une année de bonne récolte. Le coût de séchage est donc forcément plus important pour les agriculteurs, ce qui ne les arrange pas.
Par ailleurs, si la terre continue de garder l'eau, les récoltes en général terminées en novembre se finiront probablement en décembre 2024.