Les ostréiculteurs du Bassin d'Arcachon annoncent un nouveau dispositif de surveillance des bassins et veulent s'expliquer sur la crise de l'hiver dernier où des huîtres avaient été contaminées.
Ils ont voulu lever le doute. Quelques jours plus tôt, une conférence de presse a été donnée par les douze maires du syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon. Les ostréiculteurs, réfutant toute culpabilité dans la crise de 2023, n'ont pas tardé à répondre aux rumeurs de "tout le monde savait".
A l'éqoque, des consommateurs avaient souffert de la gastro-entérite après avoir mangé des huîtres contaminées.
Ce vendredi 18 octobre, lors d'un point presse, ils tiennent à "clarifier les déclarations qui ont circuler et expliquer comment la profession fait face à la crise", bientôt un an après les interdictions de vente des huîtres entre Noël et le Nouvel An, qui ont bousculé la filière.
S'expliquer sur la crise
Surtout, les professionnels de la filière agricole ont tenu "une bonne fois pour toutes, et pour la dernière fois", à revenir sur la crise de l'année 2023 pour démentir "les rumeurs".
Des bassins et des huîtres sous surveillance. Depuis 2015, "le CRCAA (comité régional de la conchyliculture Arcachon Aquitaine) est le premier bassin ostréicole à s’être doté d’un Groupement de défense sanitaire ostréicole, chargé de surveiller la qualité sanitaire de l’eau et des coquillages dans les établissements, de conseiller et d’accompagner les professionnels, et de faire le lien avec les institutions sur l’ensemble des sujets sanitaires et zoosanitaires". "Comprenez par là que ces sujets sanitaires, nous les gérons et nous tentons de les maîtriser, en interne, pour le compte des 300 entreprises", indique Olivier Laban, représentant des ostrécitulteurs du Bassin.
Le représentant de la filière indique que des échanges réguliers ont eu lieu avec le Siba concernant l'état des réseaux d'assainissement dès la mi-octobre 2023. Les premières suspicions de l'Etat remontent au 20 décembre. "À cette même date, le gestionnaire de l’assainissement nous informe que les réseaux du sud Bassin sont en maîtrise depuis plus de deux semaines et les données des cours d’eau sont revenues à la normale", précise-t-il. Une Commission sanitaire est par la suite organisée le 22 décembre durant laquelle les résultats d'une enquête sanitaire sont exposés.
Sur les 189 entreprises ayant répondu à l'enquête, 181 affirment "n'avoir eu aucun retour signalant une contamination". "Tous font état d’huîtres ramenées du parc durant la semaine du 4 décembre, confirmant ainsi le scénario d’une fin de contamination, puisqu’il n’y a pas eu de remontées postérieures". Olivier Laban ajoute par ailleurs que "le SIBA précise que les évènements pluviométriques entre le 15 octobre et le 3 novembre ont mis à mal l’ensemble du réseau d’assainissement, mais il considère avoir retrouvé la maîtrise de son réseau et indique être sur la fin d’un épisode à risque".
Mise en place d'un réseau de surveillance
À l’avenir, afin de prévenir une nouvelle crise, la filière annonce le lancement d'un dispositif particulier de surveillance. "Pendant la période à risque hivernale, quand les nappes sont hautes, que le réseau est sous tension et que nous subissons possiblement des épidémies de gastro-entérites, nous surveillerons une fois par semaine la présence de norovirus et de bactériophages afin d’évaluer l’état sanitaire de nos produits", précise Olivier Laban, un projet de 100 000 euros par an.
Prise de conscience des autorités locales
Toutefois, la filière souligne tout de même les annonces faites lors de la conférence du Siba le 16 octobre. "Les annonces des maires vont dans le bon sens", a commencé Olivier Laban, représentant de la filière ostréicole sur le bassin d'Arcachon. Elle se réjouit notamment de la création d'une nouvelle station d'épuration sur le nord bassin et l'annonce des 120 millions d'euros d'investissement. Ces annonces "témoignent de la prise de conscience de nos élus des risques qui pèsent sur les milieux naturels et sur l'ostréiculture", souligne Olivier Laban.
Après neuf mois d'absence de dialogue, le syndicat et les professionnels pourront enfin se retrouver autour d'une table le 23 octobre prochain afin d'aborder, selon l'ordre du jour du président du Siba, Yves Foulon, "les systèmes assurantiels, la purification et la surveillance des neurovirus".
Même si l’on constate que certains sujets avancent, beaucoup de questions restent encore en suspens.
Olivier Labanreprésentant de la filière ostréicole sur le bassin d'Arcachon
Bien qu'essentiels, "ces sujets ne sont pas suffisants", tempère le représentant de la filière ostréicole. Celui-ci insiste sur trois points indispensables : "Les mortalités massives qui touchent nos huîtres, sur toutes les tranches d’âge, le développement du pôle d’intervention maritime du SIBA et l’avenir de la maline de la Teste." "Je ne doute pas que l’ensemble de ces dossiers trouveront une issue favorable dans l’intérêt du Bassin d’Arcachon", lance Olivier Laban.