Agriculture, social, emploi, bilan de la crise Covid dans le département de la Drôme : à chaque candidat ses arguments. Voici ce qu'il faut retenir du débat.
En 2015, le département de la Drôme a basculé. La droite possède actuellement 11 cantons (22 sièges) sur 19. Les 8 autres cantons (16 sièges) sont aux mains des socialistes ou de candidats de l'union de la gauche (PS - DVG et PRG). La stratégie d'union de la gauche sera-t-elle payante pour reconquérir ce département perdu en 2015? Quant au Rassemblement National, qui présente des binômes dans 11 des 19 cantons, il ne désespère pas de décrocher des sièges.
Ce lundi 14 juin 2021, Marie-Pierre Mouton (LR) présidente sortante, Lisette Pollet (RN), Hélène Le Gardeur (EELV) Pascal Pertusa (LREM) et Annie Lafarge (La France Insoumise) étaient sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes pour un débat parfois houleux.
►Qui sont les candidats ?
Marie-Pierre Mouton, présidente LR sortante et candidate dans le canton de Tricastin, a été élue en 2015 aux côtés de Fabien Limonta face à un binôme FN. C'est le même binôme qui est candidat à sa réélection en 2021. Face à eux, le binôme de la gauche rassemblée (Sophie Fayolle et Guy Savoie). Le troisième binôme en lice : Danielle Chevet et Bernard Gachet sont candidats pour le RN.
Marie-Pierre Mouton, alors maire LR de Pierrelatte, a été désignée en juin 2017 pour prendre la tête du conseil départemental de la Drôme après la démission de Patrick Labaune. A noter qu'elle s'est installée dans un fauteuil que son père, Jean Mouton, avait longtemps occupé avant elle, de 1992 à 2001 puis de 2002 à 2004. Marie-Pierre Mouton est la première femme à présider le conseil départemental de la Drôme.
Lisette Pollet n'a pas de mandat électif. Elle est secrétaire départmentale du Rassemblement National. Originaire de Mirabel et Blacon, elle est candidate dans le canton de Valence 1. Trois autres binômes sont en lice.
Pascal Pertusa est l'ancien maire de Chabeuil. Le candidat LREM est candidat dans le canton de Valence 2 où 6 binômes sont en lice. Il fait équipe avec Maud Raison. Pascal Pertusa est candidat à sa succession. En 2015, il s'était imposé avec Zabida Nakib-Colomb lors d'une triangulaire (face au binôme FN et au binôme d'union de la droite). Pascal Pertusa a également longtemps été le président du SDIS dans la drome.
Hélène Le Gardeur (EELV) se présente dans le canton de Valence 4. Conseillère régionale jusqu’en 2015, elle est aussi l'attachée parlementaire de la députée européenne Michèle Rivasi.
Annie Lafarge (La France Insoumise) est candidate dans le canton de Valence 3 aux côtés du communiste Pierre Trapier. Deux autres binômes sont en lice : un binôme de la gauche unie (Fabienne Chabot et Florent Méjean) et un binôme de la majorité départementale (Franck Soulignac et Geneviève Girard). Annie Lafarge n'a pas de mandat électif.
►Leur bilan de la crise Covid ? Bref tour de table
Pour Lisette Pollet, "le Covid a montré les défaillances de l’Etat" et elle ajoute en évoquant une "double peine" : "nous avons eu a subir le Covid et un attentat pendant le confinement. Les gens sont en demande de protection. Ce sera un point fort de notre mandat."
Pour Hélène Le Gardeur, "cette crise a mis en évidence des choses qui existaient déjà comme les problèmes dans les EHPAD ou les hôpitaux" " c’est le moment de faire des transitions et de penser au monde d'après."
Pascal Pertusa pointe la nécessaire solidarité qui doit suivre la crise sanitaire : " l’économie est restée à flot grâce aux aides dans certains secteurs mais ça n’empêche pas des fragilités. Les plus fragiles ont été encore plus fragilisés, il faudra renforcer l’aspect solidarité pour ces personnes."
On se rapproche du bilan d'Annie Lafarge; Pour la candidate LFI "ce département connaissait avant cette pandémie un taux de chômage important, un taux de 15% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Le covid est arrivé sur un terrain socialement très affaibli". Sa crainte : une aggravation de la situation des personnes en détresse sociale.
Pour Marie-Pierre Mouton, c'est la sortie de crise qu'elle met en avant en évoquant notamment la reprise économique à travers un exemple concret : la hausse de 109% des réservations pour la saison touristiques de 2021 en Drôme. "C’est le résultat de la synergie, la préparation et de l’anticipation dés 2020…"
On rappelle au passage les deux grands dossiers du mandat de Marie-Pierre Mouton : le combat en faveur de l'installation d'un EPR avec plusieurs milliers d'emplois à la clé. Mais aussi le pôle éco-toxicologique sur le site de Rovaltain inauguré en février 2017 par le président Hollande et porté par Didier Guillaume. Un fiasco qui a coûté 35 millions au département. La présidente sortante a trouvé un repreneur. L'institut Mérieux de Lyon a annoncé son rachat en mars pour 19 millions d’euros. De quoi alléger la facture.
► Les enjeux politiques
Le département pourrait-il rebasculer à gauche ?
Septembre 2019, l’opposition de gauche s'est scindée en deux : sept élus se sont ralliés à LREM. Malgré ces défections, la gauche est loin d'être divisée dans la Drôme. Elle a même réussi à réaliser une union "quasi parfaite". Des socialistes à EELV, ce sont neuf partis de gauche, à l’exception de LFI, qui se sont alliés pour cette campagne des Départementales.
La gauche unie se retrouve-t-elle en difficulté en raison du maintien des candidats LFI dans 9 cantons ? Chacune des deux candidates campe sur sa position :
"On ne part pas seul, on présente dans 9 cantons une liste qui s’appelle « Ensemble à gauche pour la Drôme ». Nous avons des candidats insoumis, des candidats de génération climat, des candidats du PCF sur les quatre cantons valentinois, nous ne sommes pas seuls !" martèle Annie Lafarge qui admet "une division à gauche".
Une autre liste se présente comme étiquetée à gauche, mais nous ne sommes pas seuls. Il y a une différence entre nous sur la notion d’engagement à gauche.
Hélène Le Gardeur tient tête : "Nous sommes à gauche, tout à fait à gauche, nous avons fait un rassemblement, « La Drôme en commun ». Nous sommes 9 partis politiques (...) nous avons fait ce rassemblement en se disant qu’il fallait qu’on prenne nos responsabilités. Nous avons fait ça en octobre face aux enjeux et à l’urgence climatique, face à la montée de l’extrême-droite. Ce rassemblement, c'est assez historique dans le département".
Si la gauche espère gagner 4 cantons lors de ce scrutin. De son côté, la droite espère en décrocher de 3 à 5. Pourrait-on se retrouver dans la configuration du début des années 2000 avec une égalité parfaite entre les deux forces politiques ? C'est peu probable car il y a deux arbitres dans ce département. A commencer par le Rassemblement National qui n’a jamais eu d’élu au département, et qui jusqu'à présent à jouer les trouble-fêtes mais qui pourrait faire son entrée cette année dans l'assemblée départementale.
Autre arbitre : La République en Marche qui a officiellement investi des candidats dans 5 cantons et qui en soutient dans trois 3 autres cantons. Mais pourquoi le parti présidentiel se fait-il si discret alors qu’en 2017 il avait massivement obtenu les faveurs des électeurs drômois en décrochant trois des quatre sièges de députés? Pourquoi ne pas être présents dans les 19 cantons? Pascal Pertusa résume une stratégie électorale assumée: préserver son énergie pour d’autres échéances électorales.
Sur des cantons compliqués ou sur lesquels on avait peu de doute, on n’a pas voulu que nos jeunes - fort dynamiques mais fort jeunes en politique - aillent se brûler les ailes sur une première élection un peu complexe. On a voulu les préserver pour les élections à venir.
Dans cette campagne départementale, LREM et LR, adversaires ou alliés dans la Drôme ? Le "cas" Karim Oumeddour, dans le canton de Montélimar 1 ajoute à la confusion à droite mais révèle aussi une forme de "pragmatisme". Le Montilien a été élu au département en 2015, avec l’étiquette LR, avant de rejoindre LREM. Pour Pascal Pertusa, ce candidat "qui s'est retrouvé dans notre démarche pragmatique", "est resté dans l’exécutif de Marie Pierre Mouton. C’est un choix assumé par Marie-Pierre Mouton et par Karim Oumeddour (...). Il s’est retrouvé dans cette démarche mais il a souhaité aller jusqu’au bout de son mandat avec les républicains".
La présidente sortante a finalement le dernier mot : "les investitures départementales ont été faites sur trois critères : la force de l’ancrage de nos candidats sur nos territoires, ensuite, l’adhésion à un projet et ensuite la cohérence avec les éxécutifs locaux, la majorité des executifs locaux ambiants autour de ce territoire ; Karim Oumeddour est complétement dans les trois critères. Il a été investi par la majoritié départementale".
"Nous sommes les seuls à afficher nos couleurs sur nos professions de foi. Nous n’avons pas honte de notre étiquette politique"
Le FN en 2015 a rassemblé 25% des voix mais n'a décroché aucun d’élus à l’arrivée. Quelle est l'explication? Pour la candidate du Rassemblement National, si le RN (ex-FN) n'est pas parvenu à décrocher des élus car il victime d'une "stratégie de barrage". "Systématiquement, il y a un barrage : il suffit d’entendre les gens débattre ce soir ; on ne présente pas de candidat ou on se retire, on veut que les voix n’aillent pas au Rassemblement national. Automatiquement il y a un barrage!", déplore la candidate RN.
Une stratégie de "désistement républicain" revendiquée par la candidate LFI, Annie Lafarge, qui tacle au passage Hélène Le Gardeur : "Sur cette question-là, on a été responsable pour deux. Par exemple on devait présenter du monde à Grignan, où il y a un fort risque rassemblement national. On n’a présenté personne pour ne pas justement prendre ce risque-là. On a déjà été très responsable dans le choix de nos cantons car on ne présente pas du monde partout."
2 - L'agriculture, victime des aléas climatiques, doit se réformer
►Retour sur les récentes calamités agricoles
La Drôme est un important producteur de fruits à noyau (abricots, pêches, cerises...). Mais depuis plusieurs années, épisodes de gel et de grêle se succèdent. Et la sécheresse n'épargne pas non plus les récoltes. Les agriculteurs drômois ne comptent plus les aléas climatiques. Le dernier en date remonte à avril 2021. Dans la nuit du 8 avril, un violent épisode de gel noir s'abattait sur la région. Un désastre pour de nombreux vergers drômois. Certains arboriculteurs ont perdu jusqu'à 90% de leur récolte de cerises ou d'abricots. En juin 2019, c'est la grêle qui avait détruit une grande partie des récoltes de fruits, toujours dans le secteur de Romans/Isère.
La région Auvergne Rhône-Alpes et le département de la Drôme ont débloqué respectivement 15 et 1,5 millions d'euros en urgence pour l'épisode de gel d'avril pour un préjudice en arboriculture estimé à 83 millions d'euros. "Le département a toujours affiché sa solidarité," explique Marie-Pierre Mouton. "Nous avons perdu avec la loi NOTRE (loi de décentralisation), la possibilité d’agir directement et on ne peut plus faire de l’aide directe aux agriculteurs. On se rattache à la région qui est très dynamique dans le secteur".
Mais aujourd'hui, les agriculteurs réclament "des mesures fortes". Pour les représentants du secteur, il faut même revoir l'ensemble des dispositifs d'indemnisation et surtout "une politique d'ensemble" avec des collectivités qui travaillent de concert et non l'une après l'autre.
Sur la question de l'agriculture, les cinq candidats sont globalement au diapason sur la question des aides d'urgence, de la mise en place de protection et de nouvelles pratiques agricoles contre les aléas climatiques, d'aides à la diversification... "Il est nécessaire de faire en sorte que nos agriculteurs diversifient les productions pour limiter les risques et trouver des productions qui soient les moins consommatrices d'eau possible," explique Pascal Pertusa. Des positions proches chez la candidate EELV qui pointe du doigt la pratique de la monoculture : "il faut absolument aider à l’adaptation ; Les agriculteurs sont vulnérables car ils n’ont qu’une culture en général ET non plusieurs petites cultures pour équilibrer (...)Il faut aussi s’adapter au manque d’eau, c’est un enjeu de protéger notre ressource en eau ".
►C'est bien bio... mais ce n'est pas tout !
Consensus également sur la question du bio. La Drôme, il faut le rappeler est un territoire qui a une "forte tradition bio". "La Drôme est pionnier du Bio. On a 28% des surfaces certifiées bio quand la moyenne des départements est à 8,6% . On a une vraie tradition, un vrai savoir-faire (...) mais il y a aussi le circuit court", rappelle Marie-Pierre Mouton.
Pour la candidate LFI, Annie Lafarge, il faut veiller ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Pas de bio, ni de circuit court sans un préalable : "la défense des terres arables" dans le département. Sa crainte : "une Drôme qui est peu à peu grignotée". Et de pointer la réaction en chaîne : " On coupe l’herbe sous le pied à la possibilité de l’agriculture paysanne ; on fait que le prix du foncier augmente et donc il est beaucoup plus difficile pour les jeunes agriculteurs de s’installer".
3 - Le RSA jeune, un outil contre la précarité ?
C'est sur la question des aides sociales que les échanges se font plus vifs. Il faut noter que le département de la Drôme connait un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et des zones de grande précarité. Le Social, c’est la compétence majeure du département. Ainsi, sur les 700 millions de budget de la Drôme, plus de 300 millions sont consacrés à l’aide sociale.
Très industrialisée et urbanisée dans la vallée du Rhône, rurale et enclavée à l'est, la Drôme est donc un département à 2 vitesses. Les aides sociales, une solution ? "Je regrette qu’on n’accompagne pas plus les gens, qu’on ne les tire pas plus vers le haut. On a l’impression qu’on maintient les gens sous perfusion (...) On doit être en capacité d’aider les gens qui ont eu un accident de la vie mais il faut aussi trouver de vraies solutions", selon Lisette Pollet. Cette dernière se dit favorable à un guichet unique pour s'y retrouver dans le mille-feuilles des aides et des structures.
Sur la question du RSA et du RSA jeunes, les candidats sont divisés. "Avant de parler du RSA, il faut parler emplois et de dynamique d’emplois, la vraie chance dans la vie c’est d’avoir un emploi : le département de la Drôme est le 6e département le plus dynamique en terme de création d’emplois," explique Marie-Pierre Mouton qui s'appuie sur son bilan et qui se positionne en faveur de parcours personnalisés basés sur l'insertion professionnelle.
"Quel espoir donne-t-on à un jeune en lui disant tu vas commencer ta vie d’adulte avec un RSA jeune ?
Pour Pascal Pertusa, "il faut qu’il y ait une vision politique forte pour le retour à l’emploi qui peut s’exercer par l’insertion (...) il faut leur simplifier ce parcours compliqué du retour à l’emploi avec le guichet unique". Sur la question du RSA Jeune, il est également plus mitigé, évoquant les nombreux dispositifs et "options" qui existent déjà. Et de souligner, comme Marie-Pierre Mouton, la nécessité de faire coïncider l'offre et la demande d'emploi.
Du côté de la gauche, on plébiscite le RSA Jeune : "la Drôme en commun voudrait expérimenter un revenu de solidarité avec un accompagnement vers l’emploi ou la formation ; 18-24 ans, c'est le trou dans la raquette," résume Hélène Le Gardeur. La candidate dénonce au passage les baisses de subventions aux missions locales. Recadrage immédiat de la Présidente sortante : "La loi NOTRE a réparti les compétences ; les missions locales sont subventionnées à 40% par l’Etat, à 20 % par les Régions, à 20% par les EPCI et à 5% par les départements : nous ne sommes pas retirés de ça."
La candidate LFI, Annie Lafarge, aborde sans détours la question de la pauvreté des jeunes : "on a un taux de pauvreté pour les moins de 30 ans qui atteint 20% de la population, on a un taux de chômage pour les jeunes qui atteint 15% (...) on sort d’une période où des jeunes ont eu faim... Qu’il puisse se nourrir c’est la moindre des choses, évidemment qu'on milite pour le RSA Jeune! Un revenu pour les jeunes de 18 à 25 ans." Et d'enfoncer le clou évoquant des files devant les restos du coeur: "on voit bien qu'il y a un problème de faim dans ce département !"
"Mais madame, au-delà du RSA Jeune qui pourrait exister un jour, il y a des aides sociales qui fonctionnent et des aides ponctuelles (...) Il y en a toute l’année. 60% du budget du département est consacré aux aides sociales mais notre rôle n’est pas d’enfoncer les gens dans l’assistanat, c'est de leur faire retrouver de l'emploi et une certaine autonomie," contre-attaque Marie-Pierre Mouton.
Pointant du doigt des salaires faibles, la candidate du RN se dit également défavorable au RSA Jeune et se prononce en faveur d'une aide ponctuelle.
La Drôme est aussi le département d’Auvergne-Rhône-Alpes où le taux de pauvreté est le plus élevé, selon l'Insee. Contrairement à la vallée du Rhône plus urbanisée et industrialisée, les bassins de vie ruraux des Baronnies ou encore du Diois sont particulièrement touchés par la précarité. Pour Pascal Pertusa, il est nécessaire de penser l'avenir de ces zones rurales et leur développement pour enrayer la tendance. Mais comment rendre attractives ces zones encore peu densément peuplées ? Attirer les entreprises passe nécessairement selon le candidat par des équipements et surtout par une réduction de la fracture numérique.
Enfin, sur la question de la précarité, Hélène Le Gardeur tente une dernière fois de croiser le fer avec Marie-Pierre Mouton : la suppression des services publics est une des données de la précarisation, un frein à la mobilité et au retour à l'emploi. Une affirmation qui fait réagir vivement la présidente sortante. Elle rétorque sur la défensive : "Nous avons ouvert des points MDA, maison départementale de l'Autonomie, en partenariat avec des CCAS (centre communal d'action social); et bien les gens de votre majorité madame, certains, les ont refusés ! Je trouve ça dommage !"
Voir ou revoir le débat
Pour le premier tour de scrutin du 20 juin 2021, 76 binômes seront en lice dans le département de la Drôme pour les 19 cantons. 38 sièges sont à pourvoir. Parmi les tendances politiques représentées : la Droite, l'union de la gauche (9 mouvements rassemblés), La France Insoumise, le Rassemblement national, LREM avec 5 binômes investis. Les souverainistes sont également présents avec 3 binômes (Valence 1 et Valence 2, Bourg-de-Péage).