Un atelier de sous-traitance en confection textile de retour près de Liévin. On y fabriquera des jeans et des accessoires éco conçus. Une relocalisation éthique et solidaire avec des créations d’emplois. Le projet d’Anna Morton, une fille du Nord, soutenu par Thomas Huriez, un fils de la Drôme.
C’est une histoire de liens.
Ceux qu’Anna tisse avec les licenciées de Levi’s et avec Thomas, créateur de la marque de jean français 1083.
Ceux que Thomas tisse avec ses salariés à Romans et avec cette usine de filature dans les Vosges dans laquelle il va relocaliser un atelier.
C’est une histoire de coutures, de petites mains et de passion.
C’est une histoire d’envie commune : refaire du textile made in France. Du jean et des accessoires écolos avec éthique et solidarité.
Et c’est le projet d’une vie : celui d’Anna Morton, ingénieure textile. Native du Pas-de-Calais, elle veut relocaliser une usine de confection près de Lens. Là où il y a deux décennies, la multinationale Levi’s licenciait 450 personnes : "Ce serait réparer cette grande blessure" dit-elle.
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Alors Anna court, discourt, rencontre, explique et convainc. Les financeurs, les administrations, les pouvoirs publics, les collectivités, Pôle Emploi. Son projet, accompagné par l’association Vestali, s’inscrit dans une démarche d’insertion sociale. Pour les anciennes ouvrières textiles sur lesquelles elle s’appuie «Ça va marcher, c’est sûr ! Ce sera une belle aventure». L’aventure a un nom : "les Cousalis", en référence aux cousettes, comme on appelait jadis les apprenties couturières.
Relocaliser n’est pas une utopie
Et ça marche ! Premier client des Cousalis : Thomas Huriez, patron de la marque éthique 1083 et "chevalier blanc du made in France". Des jeans et des chaussures 100% made in France.
Installé à Romans dans la Drôme, il veut développer des ateliers partout en France pour se rapprocher le plus possible des consommateurs. Thomas Huriez va donc accompagner Anna Morton dans le Pas-de-Calais, tout comme il accompagne Pierre-Antoine Constantinides dans les Vosges. Ici ce sera une usine de transformation du coton en fils avec à la clé la création d’une vingtaine d’emplois.
Chez Anna, ce sera un atelier de confection avec à la clé des créations d’emplois "Travailler ensemble sur un projet textile en France c’est être plus fort", explique Thomas Huriez. "On n’est pas dans la concurrence. Nous sommes dans une stratégie où nous avons besoin de nous serrer les coudes, de nous tenir par la main pour pouvoir faire plus et montrer que relocaliser n’est pas une utopie".
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Le textile en France, ce sont près de 200 000 emplois à relocaliser. L'enjeu est industriel, économique et humain : "Je pense que l'on est dans une transition, dit Anna Morton, et qu'il nous faut travailler avec ardeur à ce que sera le monde de demain".
"Le futur c'est rentable mais sans partage des richesses ça ne sert à rien"
"Le futur c'est rentable mais une usine sans affect ça ne sert à rien. Et inversement, de l'affect sans rentabilité, sans partage de richesses ça ne sert à rien non plus. Les deux ne s'opposent pas" précise Thomas Huriez.
Et Anna et Thomas d'emmener avec eux celles et ceux qui un jour sont restés sur le carreau. Tous parlent de "fierté retrouvée".
"RENAISSANCES"
Un film documentaire de Anne Gintzburger
A voir jeudi 3 mars 2022 à 23h sur France 3 AURA
Replay disponible jusqu'au 3 Avril 2022
Production : Chasseur d'étoiles/France Télévisions
