L'abattage d'une louve en décembre 2015 à Lus-la-Croix-Haute dans la Drôme a été jugé illégal, jeudi 13 juillet, par le tribunal administratif de Grenoble. "Ce tir de prélèvement n'était pas justifié, cette louve a été illégalement abattue", déplore l'Aspas dans un communiqué.
Les protecteurs des animaux sauvages, ont prouvé l’illégitimité de cet acte, mais le mal est fait : la louve de Lus-la-Croix-Haute a été abattue. En effet, le Tribunal administratif de Grenoble vient de donner raison à l’ASPAS (l'Association pour la protection des animaux sauvages) et à One Voice, en déclarant illégal l’arrêté du préfet de la Drôme (26) du 1er septembre 2015 qui avait autorisé l’abattage d’un loup par « tir de prélèvement renforcé » valable 6 mois sur 3 communes Drômoises, Lus-la-Croix-Haute, Treschenu-Creyers et Glandage.
Le juge des référés de Grenoble avait refusé à l’époque de suspendre d’urgence ce permis de tuer, et une louve avait rapidement été abattue par des chasseurs au cours d’une battue au grand gibier, le 12 décembre 2015, à Lus-la-Croix-Haute.déplore l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) dans un communiqué.
Dans son jugement, le tribunal administratif estime que la préfecture de la Drôme, en autorisant un tir de prélèvement renforcé sur les communes de Lus-la-Croix-Haute, Glandage et Treschenu-Creyers, a enfreint un arrêté ministériel.
Les tirs de prélèvement peuvent être autorisés seulement en cas de "dommages importants et récurrents d'une année sur l'autre dans les élevages ayant mis en oeuvre les tirs de défense (d'effarouchement)", rappelle le jugement.
Aucun des six détenteurs de troupeaux habilités à pratiquer des tirs n'a tenu de registre, pourtant obligatoire, et l'un d'eux n'était pas "titulaire d'une autorisation lui permettant de pratiquer" des tirs de défense, souligne le tribunal.
"Le juge administratif rappelle ainsi que des battues aux loups ne peuvent pas être autorisées si tout n'a pas été mis en oeuvre pour protéger les troupeaux exposés à un risque de prédation", commente l'Aspas.
En conséquence, l'Etat devra verser à l'Aspas ainsi qu'à l'association One Voice 1.200 euros au total.
Le 19 juin, le quota pour la saison se terminant au 30 juin a été relevé par arrêté ministériel à 40 loups, contre 38 jusqu'alors. Ces tirs sont autorisés par dérogation car le loup étant une espèce protégée en Europe.
Le quota pour la saison 2017-2018 n'a pas encore été fixé.
Depuis un an, plus de 8.000 bêtes - des ovins essentiellement - ont été tuées dans des attaques de troupeaux attribuées au loup dans les Alpes-Maritimes, la Savoie, les Alpes-de-Haute-Provence, le Var, les Hautes-Alpes et l'Isère. Sa population en France, en augmentation, atteint désormais quelque 360 individus.