Drôme : le retour d'Emilie Valantin à Montélimar avec une exposition de ses marionnettes

Fâchée avec l'ancienne municipalité, Emilie Valantin avait quitté Montélimar en 2008 pour s'installer au Teil en Ardèche. Cet été 2021, la créatrice de spectacles de marionnettes fait son retour dans la Drôme avec une exposition intitulée "La marionnette conte aussi" au musée de la ville drômoise.

Pas moins de deux cents marionnettes sont désormais installées au musée de la ville de Montélimar dans la Drôme. Personnages de contes et de trois spectacles de marionnettes, toutes sont "montées sur scène". Et depuis le début de ce mois de juillet 2021, elles entament une nouvelle vie, là où tout a commencé pour Émilie Valantin et sa compagnie en 1975.

"Cette exposition, c'est une incursion"

Émilie Valantin se souvient très bien de son installation à Montélimar et de la naissance de sa compagnie qui à l'époque se nomme "Le théâtre du Fust". "Avec Nathalie Roques, nous sommes arrivées, nous avons loué un tout petit local pas cher, rue Cuiraterie, une ancienne boutique désaffectée. On y a travaillé cinq ou six ans. Après, on a occupé plusieurs chapelles à Montélimar avant de partir pour Le Teil". Brouillée avec l'équipe municipale, Émilie Valantin quitte la Drôme en 2008 et fonde sa compagnie éponyme de l'autre côté du Rhône, en Ardèche.

À 81 ans, et après avoir régalé la France et le monde avec une cinquantaine de spectacles, Emilie Valantin et ses marionnettes signent leur retour à Montélimar avec une exposition mettant à l'honneur tous les personnages de trois contes mis en scène par sa compagnie. L'exposition est ouverte tout l'été. Pour commencer. "Cette exposition, c'est une incursion", dit Émilie Valantin. "Et cette incursion, ce sont les prémices d'un nouveau partenariat qui va s'établir culturellement entre cette partie de la Drôme et le sud de l'Ardèche. Nos ateliers restent au Teil, mais la vitrine est à Montélimar".

"Une chance unique d'exposer des spectacles entiers"

Elles sont toutes là. Les marionnettes des contes Riquet à la houppe, d'Ariane et Barbe-Bleue et de Mélampous. "C'est une chance extraordinaire de pouvoir exposer des spectacles entiers. Là les visiteurs vont avoir trois étapes des moments de création de la compagnie", se félicite Émilie Valantin. Cette exposition est relativement inédite pour les marionnettistes. Une opportunité rare dont la créatrice n'entendait pas se priver.

Très souvent, on nous demande de prêter une ou deux marionnettes et on ne sait jamais laquelle choisir. Alors que là, on peut exposer toute l'histoire, tout le développement esthétique que l'on a pu faire sur un conte de Perrault de la fin du 17e siècle qui est un régal avec les tissus et costumes.

Émilie Valantin

Cette exposition au musée de la ville de Montélimar, c'est aussi une manière de prolonger la vie de ses 200 marionnettes. "Non seulement le visiteur peut pratiquement à nouveau se plonger dans l'histoire et voir les esthétiques... Mais il peut aussi regretter de ne pas aller voir les spectacles de marionnettes quand ils sont joués dans les théâtres", s'amuse l'auteure, metteuse en scène récompensée sur la scène internationale. 

"Guignol n'a pas encore tout dit, il a encore des choses à dire... "

Avec ses marionnettes, Émilie Valantin dit avoir toujours du travail. "Il faut les entretenir. Quand on les emballe et qu'on les transporte, les marionnettes souffrent. Et puis, il y a les costumes à rénover."

Il y a toujours du travail, je ne sais pas comment m'arrêter, je suis prisonnière de mes oeuvres.

Émilie Valantin

Et puis il y a les représentations qui s'enchainent tout cet été, et qui ravissent celle qui défend cette tradition régionale des marionnettes. "On vient de jouer à Mougin et quand on a sorti Guignol, et bien y a tout de suite eu une acclamation." Guignol a marqué les esprits. "Depuis Lyon, pendant tout le 19ème siècle et pendant toute la première moitié du 20ème, les Guignolistes ont parcouru toute la région et descendu le Rhône jusque dans le midi." Et Guignol a toujours sa place, a encore des choses à dire, estime la marionnettiste. 

La marionnette rhône-alpine, c'est un goût du texte, un goût de la satire, un goût du personnage et du costume aussi. Et je pense que cette tradition est un peu étouffée par d'autres engouements, mais c'est une tradition d'avenir.

Émilie Valantin

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"La marionnette conte aussi...", l'exposition  de la Compagnie d'Émilie Valantin est ouverte au public tous les jours en juillet août. Rendez-vous au musée de la ville de Montélimar, dans la Drôme. 

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