Gel, grêle, neige, sécheresse... depuis 2018, les calamités venues du ciel s'abattent sur Elodie, une arboricultrice de Bourg-lès-Valence. Pour la quatrième année consécutive, elle risque de perdre sa récolte d'abricots. Elle a lancé une cagnotte en ligne pour sauver sa production.
Élodie Merlin, arboricultrice à Bourg-lès-Valence, fait de la vente directe. Depuis plusieurs années, la toute petite exploitation vit au gré des aléas météorologiques. Ses vergers ont subi le gel, la grèle et la neige. Ses arbres n'ont pas été non plus épargnés par la sécheresse. Ces calamités climatiques qui se sont succédées, trois années de suite. En 2018, elle a perdu 85 % de sa récolte d’abricots à cause du gel. En 2019, c’est la grêle qui a ravagé 90 % de sa production. Enfin, en 2020, nouvelle offensive du gel qui a encore détruit la quasi totalité de ses fruits. "... Après ces trois dernières récoltes perdues, Elodie craignait de voir sa production d'abricots une nouvelle fois en péril à cause du gel. Le vent glaçant qui a soufflé en fin de semaine et ce week-end a fait craindre le pire.
Des chaufferettes, une protection contre le gel
L'arboricultrice de la Ferme de la Gamelle veut éviter une nouvelle catastrophe et espère sauver sa production des températures négatives. Chargés de fleurs, ses arbres sont à présent à la merci des gelées nocturnes. Difficile pour la petite exploitation de s'équiper de chaufferettes ou de bougies. Alors Elodie Merlin a donc décidé de faire appel à la solidarité et à la générosité des internautes et de sa clientèle. Elle a lancé une cagnotte en ligne ce vendredi 12 mars pour récolter de l'argent et s'équiper pour protéger ses abricotiers du froid. Un véritable appel à l'aide.
Les chaufferettes sont des tubes de métal de 25 centimètres de diamètre dans lesquels on fait brûler une bûche de bois compressé. La combustion dégage assez de chaleur pour sauver les bourgeons. Pour protéger des températures négatives et du gel ses trois hectares d’abricotiers, l'arboricultrice a besoin d'au moins 300 chauferettes par hectare. Des équipements qui coûtent 50 euros pièce. Elodie a fait l'addition : pas moins de 45.000 euros."Ça refroidit!!" ironise-t-elle sur sa page Facebook. "Il m’en faudrait 150 minimum, pour limiter la casse", indique Elodie.
"Je ne peux pas aller à la banque pour faire un crédit (...). Alors que derrière je n'ai pas d'argent qui rentre, je ne pourrai pas rembourser mon crédit. Ce n'est pas possible. Alors j'ai fait un message et des clients m'ont dit - il faut faire une cagnotte", explique Elodie à la tête d'une toute petite exploitation reprise en 2006. "Ils m'ont aidé, ils ont cherché et de là, c'est parti".
En une semaine, l'arboricultrice a collecté un peu plus de 750 euros auprès d'une vingtaine de participants. Grâce à ces dons, l'arboricultrice a déjà pu acheter 28 chaufferettes supplémentaires. En plus de l'argent, "deux agriculteurs ont aussi donné des bougies. On va pouvoir sauver une variété d'abricots, c'est extraordinaire", a expliqué Elodie, très touchée par ce geste de solidarité.