Feux de forêt près de Tchernobyl: ce que dit la Criirad, labo indépendant basé à Valence, sur la situation en France

Le 26 avril 1986 survenait l'accident nucléaire de Tchernobyl, en  Ukraine. Début avril, des incendies autour de l'ex-centrale ont libéré des substances radioactives dans l’atmosphère. Le nuage de fumée a touché la France mais sans toxicité détectable selon l'IRSN. Que dit la Criirad ?

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Un nuage provoqué par des feux de forêt dans la zone d'exclusion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, a atteint récemment la France et notamment la région Auvergne Rhône-Alpes. Ces incendies ont éclaté au début du mois d'avril, autour de la centrale et renforcés par des vents violents et un temps sec. Quid des substances radioactives libérées par la combustion des végétaux ? En quelles quantités les retrouve-t-on dans l'atmosphère en France ?  Selon les spécialistes, analyses à l'appui, les quantités de radioactivité présentes dans l'air sont infimes en France.  
 

Quelles quantités de Cesium 137 ? Les analyses de l'IRSN


Vendredi 24 avril, l'IRSN a publié "les résultats de ses premières mesures qui concernent notamment l'activité en France en Césium 137 des masses d'air en provenance de la région des incendies. Ces mesures significatives montrent des niveaux très faibles de radioactivité, cohérents avec les résultats des modélisations". Les mesures de radioactivité en France, prises notamment après les récents incendies de Tchernobyl, montrent "des niveaux très faibles de radioactivité", indique l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans un communiqué "L'activité volumique en césium 137 la plus élevée a été mesurée à la station de Bouc-bel-Air (Bouches-du-Rhône)", précise l'Institut.

Selon l'IRSN, "cette mesure traduit un faible marquage (...) dû aux masses d'air venant d'Ukraine et est cohérente avec les modélisations établies". 
 

La Criirad confirme : très faible présence de Césium 137 en France 

Pour Bruno Chareyron, ingénieur et Directeur du Laboratoire CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité), "la concentration en Cesium 137 dans l'air en France est de l'ordre du millionnièrme de becquerels par mètre cube." et d'ajouter concernant l'hexagone, "les niveaux sont très faibles, on peut même parler de traces."  Une présence dans l'air du césium 137 inférieure à 6 µBq/m3 (microBecquerels par mètre cube). Le laboratoire s'appuyant sur la base des mesures réalisées sur les filtres de ses balises en Vallée du Rhône.

La Criirad a été sollicité par de nombreux particuliers ces dernières semaines, soucieux de connaître l'éventuel impact sur le territoire français des incendies survenus en Ukraine. Le laboratoire indépendant indiquait d'ailleurs dans un communiqué du 23 avril que "les  premières estimations de la CRIIRAD sont en cohérence avec les modélisations publiées par l’IRSN le 15 avril".  Et dès le 16 avril, la Criirad avait publié des explications sur les réseaux sociaux pour faire le point sur les retombées en France des incendies en Ukraine, près de Tchernobyl. Le laboratoire indépendant a également multiplié les communiqués à destination du grand public. 

Rien de comparable avec la catastrophe de Tchernobyl 


Aucune comparaison possible avec la catastrophe d'avril 1986. A l'époque de l'accident de Tchernobyl, les retombées avaient été très importantes avec des dizaines de substances radioactives (dont le Cesium 137 et l'Iode 131). "Au moment des retombées de 1986 en France, il s’agissait de concentrations en césium 137 autour de 1 million de fois plus importantes, s’accompagnant de tout un cocktail d’autres substances radioactives," rappelle la Criirad. 

Mais le directeur de la CRIIRAD est formel, "on ne peut pas banaliser les incendies dans ces zones." Des zones où les sols sont contaminés, où de nombreux déchets radioactifs (enfouis ou non) se trouvent encore près du dôme protégeant le sarcophage qui renferme l'ancienne centrale. Quid de la protection des systèmes de sécurité en cas d'incendie ? s'interroge le scientifique. La Criirad s'inquiète des"risques potentiels sur la sûreté des installations nucléaires et des entreposages de déchets qui sont particulièrement nombreux dans la zone d’exclusion."
Mais l'inquiétude de la Criirad concerne en premier lieu  la santé des pompiers qui interviennent dans la zone d'exclusion de la centrale pour maîtriser les incendies, la santé des militaires ou des populations civiles voisines de l'ancienne centrale.  

Dispersion du panache de fumée: la modélisation de l'IRSN 

En prenant compte la trajectoires des vents, les différents phénomènes atmosphériques et autres données météorologiques, l'lInstitut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a réalisé une modélisation qui permet de se faire une idée de la dispersion du panache de fumée en Europe. 
 
Dans sa version du 24 avril, la vidéo de l'IRSN, expert officiel de l'Etat, montre une modélisation de l’arrivée d’un premier panache en France à partir du 7 avril par le Sud-Est de la France (soit trois jours après le début de l'incendie en Ukraine) avec de très faibles niveaux de concentrations qui ont perduré jusqu’au 14 avril 2020. Elle montre également qu’un second panache a pu pénétrer en France à partir du 23 avril 2020 par le Sud-Est avec des niveaux de concentration de nouveau extrêmement faibles, proches des limites de détection.

Selon l'IRSN, "le nombre de foyers d'incendies est en diminution". De plus, des pluies importantes seraient attendues dans la région ce samedi 25 avril, ce qui serait "de nature à atténuer l'intensité de ces foyers et contribuer à leur extinction", comme l'explique l'IRSN.Le 26 avril 1986, l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé, contaminant, selon certaines estimations, jusqu'aux trois quarts de l'Europe. La zone dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale accidentée reste depuis largement à l'abandon.
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