Après de nombreuses années aux côtés des basketteurs du CSP Limoges, François Buffaud s'est installé à Crest (Drôme). Il est devenu auteur-compositeur-interprète et a récemment publié son dernier album, réalisé pendant le confinement. Une rencontre musicale et "formidable" sur le plateau de France 3

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Il est un de ces artistes qui font la richesse de la chanson française. Musicien, auteur-compositeur et interprète, François Buffaud a pourtant longtemps consacré son énergie à un tout autre métier : kiné d’une grande équipe de basket-ball.

Douze ans au service du CSP Limoges

Direction Limoges, préfecture de la Haute-Vienne, où François, né à Argenteuil, a passé de nombreuses années. « J’ai grandi en Creuse, à Guéret, et j’ai effectivement fait toutes mes études universitaires à Limoges. » Il devient ensuite le kiné du Limoges CSP, une équipe prestigieuse, qui détient plusieurs titres de championne de France et aussi championne d’Europe. « J’ai eu une petite étoile… Pas mal de chance. Ils ont fait appel à un fou-furieux suffisamment investi pour y passer ses journées. J’ai vu se rejoindre le monde du sport, qui me passionne, et celui qui ressemble au show-biz. Même si, à l’époque, j’étais plutôt dans l’ombre. Je devais essayer pendant une année, et j’y suis resté 12 ans

ce sont les joueurs et le staff qui disaient à la direction qu’il fallait trouver les moyens de nous payer.

En 2000, François est donc présent lorsque son équipe réalise le triplé : vainqueur de la Coupe de France, du championnat de France et de la coupe Korac, qui correspondait alors au championnat européen. Une année, pourtant, difficile sur le club, dont les finances étaient au plus bas. « C’est vrai, mais c’est aussi ce qui en a fait une année magique. Notamment au niveau de l’humain. Les valeurs étaient renversées. En gros, ce sont les joueurs et le staff qui disaient à la direction qu’il fallait trouver les moyens de nous payer. Le groupe a retrouvé une passion et un plaisir prioritaire de jouer au basket. » Au point que les joueurs étaient presque bénévoles. « Les leaders de l’époque ont abandonné 75% de leur salaire. »

De cette époque, François a conservé « des lumières au fond des yeux. » Et surtout le souvenir de belles rencontres. « J’ai croisé beaucoup de joueurs, mais d’abord beaucoup d’hommes. Parfois on garde des liens avec certains. C’est la vie. » Au fil des années, depuis 1992, il a vu évoluer l’esprit du sport professionnel. « A une époque, même en avion, on jouait aux cartes, on parlait cinéma, musique avec les joueurs. J’ai arrêté en 2004. C’était déjà des générations avec le casque sur les oreilles, les jeux vidéo, chacun dans son coin… »

Lorsqu’il quitte le CSP Limoges, François Buffaud a déjà fait le choix de la liberté… de pouvoir jouer de la musique. Il préfère devenir donc redevenir kiné en cabinet libéral, et refuse le poste de kiné de l’équipe de France. « C’était vraiment pendant les mois d’été. Les tournois, les jeux olympiques ont lieu les seuls mois où je pouvais ressortir un peu les guitares et leur ôter la poussière. Donc j’ai tourné cette page. » 

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présentée par Alain Fauritte ©france tv

En 2012, il s’installe à Crest, dans la Drôme. « Un choix de mon amoureuse. On se plait vraiment beaucoup dans cette région, et plus particulièrement dans cette vallée drômoise magnifique. »  

j’avais sans doute déjà le gaz sous la marmite et le couvercle commençait à pousser

Depuis son adolescence, François Buffaud entretient un lien particulier avec la musique. La première personne qu’il a écoutée était un clochard, qui jouait dans la rue. « C’est vrai. Cela a d’ailleurs alimenté le discours de mon papa qui disait que les musiciens sont des mendiants. Moi j’avais sans doute déjà le gaz sous la marmite et le couvercle commençait à pousser. Mais, même si la musique m’attirait, je n’avais pas envie de devenir mendiant, sans doute. C’est donc beaucoup plus tard, lorsque mon cousin germain a laissé trainer sa guitare à la maison, que j’ai senti ça vibrer sur mon ventre », se souvient-il en souriant.

Ce coup de foudre pour la guitare le traverse à l’âge de 15 ans. Et pourtant sa mère était pianiste. Mais elle jouait peu. « Cela faisait appel à des souvenirs douloureux. Lorsqu’elle était petite fille, son piano avait explosé dans un bombardement. Elle l’a vue disparaître en même temps que sa maman…» résume-t-il.

J’ai organisé ma vie professionnelle pour pouvoir jouer. Mais je n’étais pas contraint de faire des concessions

Il crée le groupe « Aller simple », dont il devient le chanteur. Ensemble, ils assurent les premières parties des concerts de différents artistes, comme Catherine Lara ou Nino Ferrer. Et pourtant, la musique reste, dans la vie de François, au second plan. « J’avais toujours ce sac à dos qui me rappelait que faire de la musique n’était pas un vrai métier. A contrario, cela m’a aussi permis de ne jouer que par passion, sans courir après les cachets. J’ai organisé ma vie professionnelle pour pouvoir jouer. Mais je n’étais pas contraint de faire des concessions. C’est une grande chance », explique-t-il.

C’est, à nouveau, de belles rencontres qui permettent à François de composer son trio. On y découvre Philippe Parant, guitariste, et Sébastien Debard, pianiste et accordéoniste qui a accompagné des pointures comme Aznavour, Souchon, Voulzy… Et, à nouveau, c’est par la pratique de son métier de kiné qu’il a fait leur connaissance. « Soigner des musiciens m’a donné la possibilité d’accéder à des studios. Au bout de quelques années, les choses se sont enchainées. Sébastien, qui a l’âge d’être mon fils, a aimé mes chansons et a tenu à les sortir des tiroirs. »

De belles rencontres

Le premier album de François Buffaud « Ca dépend des trains qu’on prend » sort en 2002. Un second opus, intitulé « les cabines de plage » paraît en 2010. Dans ses chansons, l’artiste privilégie la spontanéité, atour des thèmes de l’amour, l’amitié, le temps qui passe. « Les émotions n’osent sortir que parce qu’elles sont mises en musique. J’espère qu’elles rejoignent celles de l’auditeur. Ce sont de simples émotions d’homme. » Il se dit tout simplement inspiré par la vie. « On peut être ému par des parents, ou des amis qui disparaissent… Mais la vraie tristesse, ce serait de ne pas avoir vécu ces émotions. »

Avec, parfois, des messages. Comme dans la chanson « les réfugiés », dont il ne signe que la musique. « Les paroles ont été écrites par Rémo Gary. J’ai eu la grande fierté de m’approprier ses mots. Encore une belle rencontre », précise François. D’autres artistes l’ont inspiré : il cite spontanément François Bellanger… et Claude Nougaro.

Soutenu par Anne Sylvestre

Parmi les partages qui ont marqué cet artiste, il cite facilement Anne Sylvestre. C’est lors d’un atelier d’écriture avec cette immense signature de la chanson qu’il a écrit « la robe rouge ». Il lui dédie ce titre : « La première étincelle qui a fait naître cette chanson, c’est Anne qui dit : je voudrais des fleurs dans ma boite aux lettres. J’en ai fait une robe rouge. La première fois que j’ai joué cette chanson sur scène, c’était au Centre Léo Ferré à Ivry. Et je l’ai vue débarquer dans la salle. »

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Extrait de l'album "Ici, le temps n'a qu'une aiguille" ©france tv

En 2013, arrive le troisième album, intitulé « la passerelle » et enregistré en public au théâtre qui porte ce nom… à Limoges. « La scène, c’est la finalité. C’est le point culminant du plaisir. On y partage ces émotions qui, au départ, sont un peu personnelles. On est déjà encouragé par le fait que les musiciens qu’on aime se les approprient mais surtout par le public qui va les partager. »

Un dernier album

Son dernier album a pour nom « Ici, le temps n’a qu’une aiguille… » Il a été réalisé pendant le confinement. « On était vraiment hors du temps ; On s’est retrouvé tous les cinq en studio, avec nos deux réalisateurs. Et le temps était suspendu. Evidemment, tous les artistes espèrent que ces périodes seront vite passées… »

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