Avec l’augmentation des prix des denrées alimentaires, conjuguée à celle des tarifs de l’énergie, certaines mairies comme Romans-sur-Isère ont décidé d’augmenter le prix des repas pour continuer à privilégier leur qualité. D'autres, à l'image d'Aubenas, ont trouvé la parade en relocalisant leur approvisionnement.
Les coups de fourchettes vont bon train ce midi à la cantine de l'école élémentaire Beau Soleil d'Aubenas. 115 repas viennent d'y être servis et alors que l’augmentation des prix de la cantine pèse sur les foyers dans la moitié des écoles de France, ici rien n’a changé.
Comme avant le sursaut de l'inflation, les tarifs s'échelonnent de 75 centimes le repas pour les familles les plus démunies jusqu’à 3€90 le repas sans aides.
Et la qualité est au rendez-vous. Au menu : steak haché bio d’un producteur local et carottes bio, cultivées chez un maraicher ardéchois.
Laurent Fichot, chef de la cuisine centrale d’Aubenas confirme : « On essaye de faire un maximum de produits locaux, surtout en légumes et de garder la saisonnalité. »
Pour maintenir ses prix, la ville se repose principalement sur des circuits courts et un pacte de confiance avec les producteurs locaux.
On essaye de faire un maximum de produits locaux, surtout en légumes et de garder la saisonnalité.
Laurent Fichot, chef de la cuisine centrale d’Aubenas
Un choix politique dont s'enorgueillit Jean-Yves Meyer, le maire d’Aubenas : « C’est 500 repas par jour soit 59 000 par an. Ça permet de développer des filières dans le bio et on peut travailler sur la quantité pour limiter le prix du repas pour chaque enfant. »
Augmentation assumée à Romans-sur-Isère
A Romans-sur-Isère par contre, les écoles n’ont pas échappé à l’augmentation.
Depuis le 1er janvier les prix de la cantine ont augmenté de 15% soit près d’un euros de plus par repas et ce, peu importe le quotient familial.
Pour les familles les plus en difficultés, le déjeuner passe donc à 3€56. Et 6€ pour un repas cantine sans aides.
Pour certains parents d’élèves, il est difficile de faire face à cette hausse qui "s'additionne à l'augmentation des charges, du carburant, du chauffage, ou du loyer.", énumère cette mère de famille interrogée à la sortie de l'école.
« On n’a pas été prévenu en amont, on se retrouve devant le fait accompli et en fait on a qu’à subir cette augmentation, dans le sens ou on peut pas changer nos horaires, trouver une mamie ou une nounou.» regrette une autre maman.
Dans un communiqué, la ville justifie cette décision par la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières.
La mairie de Romans-sur-Isère nous répond par le biais d'un mail : « La municipalité a fait le choix de ne pas réduire la qualité et a accepté l’augmentation du prix d’achat de notre prestataire. [...] Par conséquent, une action sur les tarifs proposés aux familles s’avère aujourd’hui indispensable afin de s’adapter à l’inflation. »
En contrepartie, la ville assure qu’elle proposera aux familles les plus en difficultés des aides via la caisse centrale d’activité sociale.