Kelian : la saga d'un grand nom de la chaussure de marque né dans la Drôme

Gérard Keloglanian, dit Gérard Kélian, est décédé ce lundi 7 décembre 2020 à l'âge de 87 ans. Dans la Drôme, il avait fondé une marque et un savoir-faire qui ont connu la prospérité et une rénommée internationale dans les années 90. 

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Avec ses deux frères George et Stéphane, il avait fondé l'entreprise Kélian dans les années 60 à Bourg-de-Péage, dans la Drôme.
Spécialiste des souliers pour hommes, la marque Kélian se lance dans la chaussure féminine en 1978. Gérard, responsable de la production, invente le "tressé Kélian". Elle prospère rapidement en forgeant sa notoriété dans les années 90 sur ce modèle tressé. A cette époque, Romans-sur-Isère (Drôme) est le berceau de la chaussure de luxe en France. L’entreprise y avait également un site de production à Romans-sur-Isère. Le développement de la société est rapide : 141 salariés en 1974, 385 en 1985 et 620 en 1990, mais dès 1995, la situation s’est détériorée : 171 salariés sont licenciés et les activités sont partiellement délocalisées.

2002 : entre démantèlement et manifestation

Le 20 septembre 2002, la société Kélian et ses filiales SK Retail et Mosquitos qui emploient environ 550 salariés, se déclarent en cessation de paiement.
La société est placée en redressement judiciaire le 26 septembre 2002 par le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère. Le 8 novembre 2002, plus d’un millier de personnes, dont des élus locaux, manifestent à Bourg-de-Péage et Romans-sur-Isère pour l’emploi et la survie du chausseur de luxe.

Trois candidats se présentent pour la reprise de l’entreprise : c’est le groupe de luxe Francesco Smalto, qui entend maintenir 387 emplois, qui sera désigné, en décembre 2002, comme repreneur du chausseur de luxe. Kélian sera ensuite divisée en une dizaine d'entités différentes à la suite de son rachat par Alliance Designers, la holding du Français Alain Duménil, qui contrôlait déjà les costumes Smalto ou Scherrer.

2005 : la justice s'en mêle

Finalement, Kélian dépose le bilan le 11 août 2005 à la suite d'un comité d'entreprise extraordinaire. La liquidation judiciaire de Stéphane Kélian Production, filiale de fabrication qui emploie 146 personnes dans son usine de Bourg-de-Péage, est prononcée le 22 août 2005. Une enquête préliminaire a été ouverte, le 16 septembre 2005, par le Procureur de la République de Valence sur les conditions de la liquidation judiciaire de Stéphane Kélian Production à la suite de la dénonciation, par les maires de Romans et Bourg-de-Péage (Drôme) de « manœuvres frauduleuses » concernant le montage juridique.

Le 14 septembre 2006, le juge d'instruction de Valence met en examen et place sous contrôle judiciaire avec l'obligation de verser une caution de 2 millions d'euros, Alain Duménil, le PDG du groupe de luxe Smalto pour "banqueroute, complicité de faux et usage de faux". L’affaire aboutira à sa condamnation, en février 2012, à un an de prison avec sursis et 75.000 euros d'amende pour complicité de "banqueroute", pour avoir orchestré la faillite de l'entreprise en 2005. La cour d'appel de Grenoble a confirmé la peine prononcée par le tribunal correctionnel de Valence. L'ex-PDG de Stéphane Kélian Production (SKP), Daniel Bagault, a été reconnu coupable de banqueroute, ce qui lui vaut trois mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende.

Le Groupe Royer rachète la marque Stéphane Kélian et implante un bureau de création à Romans pour les marques de luxe. La production est sous-traitée en Italie et en Espagne.

Retour vers ses racines arméniennes

Le 25 avril 2015, accompagné de sa petite fille, l’octogénaire participe à une commémoration anniversaire du génocide arménien : « Elle doit connaître son histoire », explique alors Gérard Kélian à la presse. L’été précédent, il s’est rendu dans le village d’origine de ses parents : « Les maisons de famille, les églises sont entièrement démolies. Dire qu’à l’époque Malatya comptait sur ses 60 000 habitants, plus de 20 000 Arméniens… Aujourd’hui, il n’y en a plus un seul. » racontera-t-il
 
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