Alors que les conflits liés au nombre de loups se multiplient, le gouvernement annonce son projet d'assouplir l'encadrement des tirs sur les loups, et d'accompagnement des éleveurs.
Le loup n'est pas encore sorti d'affaire, mais il n'est plus en danger d'extinction. Face aux délicats enjeux que la présence du loup entraîne, le gouvernement prévoit donc de simplifier les protocoles de tirs contre le loup, dont de plus en plus d'éleveurs se plaignent en raison d'une population en hausse. Le statut de l'animal pourrait également être réexaminé, selon un participant à la présentation mercredi du prochain plan national Loup.
Le danger d'extinction écarté
Le nouveau programme 2024-2029 "tire le bilan que le loup n'est plus en danger d'extinction, mais qu'en revanche, il y a un danger réel de disparition du pastoralisme", selon ce participant à cette réunion entre les ministres de l'Agriculture, de la Transition écologique et de la Biodiversité et des parlementaires. Le plan, qui doit être officiellement présenté lundi par la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes au Groupe national Loup (GNL), "a pour ambition d'installer un nouvel équilibre", a ajouté cette source à nos confrères de l'AFP.
Plus de 1 100 loups
"On doit pouvoir se féliciter d'avoir sauvé l'espèce en termes de biodiversité", avait souligné le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau mardi au salon international de l'élevage près de Rennes (Space). "Mais il y a un moment où le seuil est tellement haut que ça n'est plus compatible avec les activités d'élevage et en particulier les activités pastorales", avait-il ajouté. Après avoir un temps disparu en France, le loup est réapparu au début des années 1990. Les autorités évaluent actuellement la population lupine à 1 104 individus et les éleveurs se plaignent d'attaques croissantes contre leurs troupeaux.
Accords européens
Selon les éléments présentés aux parlementaires, le gouvernement envisage de demander un réexamen du statut du loup, d'"espèce strictement protégée" à "espèce protégée", une évolution qui devra se faire au niveau européen. Il prévoit aussi une simplification des protocoles des tirs destinés à abattre les loups attaquant les troupeaux, en éliminant par exemple l'obligation pour les louvetiers - chargés officiellement de gérer la régulation des espèces nuisibles - d'éclairer l'animal avant de tirer. Le plan mise aussi sur la coopération internationale, notamment pour que les chiffres de comptage soient harmonisés d'un pays à l'autre.
Le quota de prélèvements ne changera pas
Autres mesures évoquées: le développement d'une filière spécifique pour les chiens de protection et un accompagnement allant au-delà de la simple indemnisation pour les éleveurs victimes d'attaques de loups. Le plan ne modifiera en revanche pas le quota de loups pouvant être abattus, qui est actuellement fixé par arrêté à 19% de leur population. Selon les dernières estimations des autorités, cela signifie que jusqu'à 209 loups peuvent être abattus en France cette année.
Ces annonces interviennent quatre jours après le prélèvement d'un loup dans le Vercors drômois, suite à une attaque de troupeau. Sept loups ont été abattus depuis le début de l'année dans le département.