Un loup abattu dans la Drôme, le second en une semaine

Cinq jours après le prélèvement d'un loup dans le secteur de Chalancon dans le Vercors drômois, un second canidé a été abattu le 7 septembre au matin.

Un loup mâle a été tué par un tir d'un louvetier assermenté le 7 septembre au matin suite à une attaque d'un troupeau sur la commune de Chalancon dans la Drôme. Il s'agit du septième loup abattu depuis le début de l'année dans le département, selon la préfecture.

200 loups dans la Drôme

Ces tirs dits "de défense renforcée" sont autorisés dans le cadre du Plan loup qui fixe chaque année les conditions et limites dans lesquelles les dérogations aux interdictions de destruction d’une espèce protégée peuvent être accordées. Car le loup reste protégé par la convention de Berne. Au niveau national, le plafond a été établi à 172 animaux, en légère baisse par rapport à 2022. L’année dernière, neuf loups ont été abattus dans la Drôme tandis que 200 canidés sont recensés dans le département.

"On est attaqués depuis longtemps, ça donne envie de baisser les bras, mais on finit toujours par se relever", témoigne David de Giorgio, éleveurs de brebis qui a subi trois attaques dans la Drôme. Aujourd'hui, il est obligé de surveiller en permanence son troupeau et ses bêtes rentrent chaque nuit dans un enclos électrifié. Un moyen de défense qui ne lui assure pas une totale tranquillité face aux loups. "Si jamais, par malheur, une bête ne rentre pas le soir comme ça m'est arrivé il y a dix jours, je suis sûr qu'elle est morte".

Le statut du loup bientôt révisé ?

En écho à la polémique et aux tensions qui entourent l’élaboration d'un nouveau plan d'ici à la fin du mois de septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a reconnu, le 4 septembre dernier, que les meutes de loup pouvaient présenter un “réel danger”, ouvrant la voie à une possible révision du statut de protection de cet animal dans l'Union européenne. La Commission appelle "les communautés locales, scientifiques et toutes les parties intéressées à soumettre, d’ici au 22 septembre, des données actualisées sur les populations de loups et leurs impacts".

Dans un communiqué publié le lendemain, le maire de Valence et président de l'AMF 26, Nicolas Daragon s’est réjoui de la "prise de conscience" de la Commission européenne alors que les éleveurs drômois subiraient la présence de plus en plus importante du loup. Selon les chiffres de la préfecture départementale, 243 bêtes auraient été tuées par des loups depuis le début de l'année.

De leur côté, les associations de protection de la biodiversité déplorent cette sortie publique de la présidente de la Commission européenne. "Cette déclaration est positionnée, clairement anti-loup, fausse, et engendre une théorie de la peur autour du loup contre laquelle on se bat depuis des années", peste Valérie Dumesny, responsable du pôle vie associative de l'ASPAS. "Les groupes anti-loup essaient de mettre à plat la directive européenne 'Habitat' mais en France, le droit protège encore cet animal donc nous ne sommes pas inquiets pour les mois à venir", tempère l'association.

Loin de nier les problèmes pour les éleveurs, elle plaide pour une cohabitation avec les grands prédateurs. Les attaques de troupeaux se seraient stabilisées selon l'ASPAS qui relève que "plus les éleveurs et les bergers se protègent avec les chiens, les barrières et un berger, plus les attaques diminuent".

Les associations souhaitent notamment rendre obligatoire des "tirs d'effarouchement" avant le recours aux tirs létaux. "Chaque année, on assiste à une augmentation du plafond de loups tués en fonction de l’augmentation de l’estimation annuelle de la population lupine.", dénonce l'organisation FERUS.

La population de loups serait de 1104 individus en France, loin des 3000 bêtes nécessaires pour assurer la viabilité démographique de l'espèce.

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