Les meutes de loups sont "un réel danger" selon la commission européenne : les réactions dans les Alpes

La présidente de la Commission européenne a annoncé ce lundi une possible révision du statut de protection du loup. Des mesures demandées par les éleveurs alors que les attaques de troupeaux augmentent. De son côté, France Nature Environnement y voit "un signal très négatif".

Vers une révision du statut de protection du loup ? C'est l'une des possibilités évoquées par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l'homme", a-t-elle mis en garde dans un communiqué lundi 4 septembre.

Pour la Commission, "le retour du loup dans des régions de l'UE où il était absent depuis longtemps entraîne de plus en plus de conflits avec les communautés locales d'agriculteurs et de chasseurs, en particulier lorsque les mesures visant à prévenir les attaques sur le bétail ne sont pas pleinement mises en œuvre". Et d'appeler "toutes les parties intéressées" à soumettre leurs données actualisées sur "les populations de loups et leurs impacts".

La question du nombre de loups présents dans différents pays d'Europe est au cœur de vifs débats - et d'une véritable bataille de chiffres - entre éleveurs et associations de protection de l'environnement. C'est le cas en France où les organisations agricoles majoritaires ont "claqué la porte" du groupe national loup le 3 juillet après un désaccord sur l'estimation de la population du canidé.

Les attaques de troupeaux en hausse

"On ne demande pas l'élimination du loup mais une bonne gestion de sa population", réagit Jérôme Crozat, le président de la Fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA) de l'Isère. Il appelle de ses vœux une "régulation logique et honnête pour ne pas que le loup colonise tout le territoire".

Les organisations agricoles estiment que les attaques de troupeaux sont en hausse de 16 % depuis le début de l'année par rapport à la même période de 2022 tandis que les dégâts sur les troupeaux ont augmenté de plus de 20 % l'année passée.

En fonction de l'évolution de la population, la Commission européenne "décidera d'une proposition visant à modifier, le cas échéant, le statut de protection du loup au sein de l'UE et à mettre à jour le cadre juridique, afin d'introduire, lorsque c'est nécessaire, davantage de flexibilité, à la lumière de l'évolution de cette espèce".

En vertu de la directive européenne "Habitats" de 1992, la plupart des populations de loups en Europe bénéficient d'une protection stricte, assortie de possibilités de dérogation. Ce régime met en œuvre les exigences de la convention internationale de Berne. En France, des tirs sont prévus à titre dérogatoire, en dernier recours, pour protéger les troupeaux.

"Un signal très négatif"

"Je suis très surpris de la déclaration de Mme von der Leyen", réagit Roger Mathieu, co-référent du groupe loup au sein de l'association France nature environnement (FNE) Auvergne-Rhône-Alpes. "Des études très sérieuses démontrent que le loup n'est pas dangereux pour l'homme", assure-t-il, reconnaissant que le prédateur peut représenter un "danger pour l'élevage".

"Mais le fait de réviser son statut de protection serait un signal très négatif au moment où on parle de la biodiversité qui se dégrade", ajoute-t-il. Ursula von der Leyen appelle, elle, les "autorités locales et nationales à prendre les mesures qui s'imposent", ce que "la législation européenne actuelle leur permet déjà de faire".

Mme von der Leyen a elle-même eu une mauvaise expérience avec le loup. En septembre 2022, l'un d'eux s'est introduit dans un enclos de la propriété de sa famille, dans le nord de l'Allemagne, et tué son vieux poney, Dolly.

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