Une quarantaine d'agriculteurs a manifesté ce jeudi soir 5 décembre dans deux communes proches de Montauban dans le Tarn-et-Garonne. Ils ont déversé du lisier sur la façade de bâtiments publics, sous les yeux de 150 policiers et gendarmes mobilisés.
Rien n'arrête la colère des agriculteurs français, pas même la démission du gouvernement. Les exploitants du Tarn-et-Garonne l'ont démontré jeudi 5 décembre en poursuivant leurs actions de protestation dans deux communes à l'ouest de Montauban.
🔴 Action des #AgriculteursEnColère en cours à #Castelsarrasin #TarnEtGaronne pic.twitter.com/kFV0cmy65c
— Marc Zulian (@marc_zulian) December 5, 2024
D'abord rassemblé à Castelmayran, un cortège d'une vingtaine de tracteurs tous feux allumés est entré dans la commune de Castelsarrasin vers 22 heures afin d'y investir le centre-ville.
Les bâtiments publics ciblés
La quarantaine d'agriculteurs présents sur place a d'abord déversé huit bennes de bottes de paille et de lisier, devant la sous-préfecture et à proximité du commissariat.
Le convoi s’est ensuite dirigé vers la MSA pour y déverser d'autres bennes de déchets. Un épandeur a également été actionné afin de projeter des fientes de volailles sur le bâtiment.
150 policiers et gendarmes
Prévenu de l'arrivée des manifestants, le sous-préfet d'arrondissement avait mobilisé un dispositif d'encadrement massif par les forces de l'ordre, plus de 150 policiers et gendarmes dont la CRS, et mis en place un périmètre de sécurité. Plusieurs représentants des services de l’État étaient également sur le pont, dans l'objectif d’éviter toute dégradation importante.
Les autorités font état de trois vitres brisées, un bilan limité en comparaison des dégradations constatées dans la commune lors de la précédente mobilisation paysanne de février 2024. La sous-préfecture avait alors été murée. Plus tard dans la soirée, les tracteurs ont repris la route pour se rendre en cortège jusqu'à la commune voisine de Moissac. Ils y ont déversé du lisier devant la direction des Finances publiques, avant de se disperser peu après une heure du matin.
Une action hors du cadre syndical
Baptisée "festival des bennes" par les agriculteurs mobilisés, l'action a été menée hors pilotage des organisations syndicales départementales, même si certains participants ne faisaient pas mystère de leur proximité avec les syndicats représentatifs, FDSEA, JA et Coordination Rurale.
Le correspondant du quotidien La Dépêche qui était sur place a pu recueillir quelques témoignages de ces agriculteurs "non-alignés".
Tous expriment le même sentiment d'abandon, et l'urgence de mesures de soutien, pour maintenir leurs exploitations à flot.