Fumier et déchets déversés au port et à la Chambre de commerce : les agriculteurs contre le Mercosur, le "prédateur" de l'Europe

Dans la nuit du mercredi 11 décembre, les agriculteurs de la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques ont organisé une opération au port de Bayonne pour protester contre l’inaction des élus et la menace européenne.

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Dans le port de Bayonne, flotte une odeur de campagne. Ce mercredi 11 décembre, les agriculteurs de la Coordination Rurale du département, basques et béarnais, y ont déversé des déchets agricoles ainsi que devant la Chambre de commerce et d'industrie. “Le port de Bayonne, c’est le symbole des importations qui arrivent”, résume Thierry Léon, un porte-parole du syndicat agricole.

"Ils ne se laisseront pas manger leurs fermes"

Au total, ils étaient 70 à vouloir dénoncer l'immobilisme politique. “Il y a un an, on a commencé à se mobiliser et depuis on a eu aucune réponse. Un coup ce sont les JO, un coup la dissolution, la censure, tempête Thierry Léon, porte-parole de la Coordination Rurale 64 et agriculteur à Guiche. Il faut à un moment prendre ses responsabilités, nous, on le fait tous les jours.”

Malgré le froid, les agriculteurs et leurs 25 tracteurs promettent de tenir jusqu'au bout. “Ici, un agriculteur sur deux est à la limite d’arrêter et je peux vous dire qu’ils ne se laisseront pas manger leurs fermes par des huissiers”, explique Benjamin Loste, président de la Coordination rurale 64. 

Financièrement, la situation est pire qu’en janvier.

Benjamin Loste,

Président de la Coordination Rurale 64

Députés, “élus de tous les étages”, tous sont pointés du doigt par ces agriculteurs qui constatent un abandon. “Ils s’engagent tous à travailler, mais rien n’est fait et ils ne nous soutiennent pas au niveau européen”, regrette Benjamin Loste. 

"Ils ont les mêmes soucis chez eux"

L’Europe et plus particulièrement le Mercosur sont au cœur de cette nouvelle mobilisation. Alors que vendredi, la commission européenne annonçait avoir trouvé un accord avec les pays du Mercosur pour avancer sur ce traité de libre-échange, les agriculteurs dénoncent la méfiance de l’Union européenne envers ses propres agriculteurs."Il faut que l'Europe fasse confiance à ces agriculteurs, à ces jeunes. J'ai l'impression qu'elle veut maitriser les prix de nos produits avec ces accords, pour éviter toute inflation", regrette Thierry Léon.

Des constats dont l’écho résonne dans toute l’Europe selon ces paysans. “On a discuté avec certains collègues d’autres pays européens, et ils ont les mêmes soucis chez eux. Nos états ne nous soutiennent pas. On peut parler de prédation de l’agriculture européenne”, alerte le président de la CR64.

Loin des réflexions politiques, ces agriculteurs “ne veulent plus être obligés de parler d’Europe” et demandent un avenir stable. Politique d’orientation commune d’ici à 2040, réductions des taxations, notamment au niveau de l’énergie, allègement de certaines normes : les agriculteurs ont présenté mercredi soir à la députée Colette Capdevielle, venue à leur rencontre, “un plan européen”, “même si ce n’est qu’un exemple”.

Un échange tendu entre les agriculteurs et la députée qui pourrait se répéter ce jeudi, avec la rencontre d’un autre élu local, en début d'après-midi. Las des paroles, les agriculteurs n’entendent désormais que les actions, qui tardent en l’absence d’un Premier ministre, à se concrétiser.

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