Pouvoir d'achat, accès aux soins, carburants, climat, des thèmes au cœur des préoccupations des citoyens drômois qui sont abordés lors du débat sur France 3 Rhône-Alpes. En plateau dans l'émission Dimanche en politique, Olivier Michel reçoit 4 des 9 candidats en lice pour le siège de députée de la 4e circonscription de la Drôme. Robin Charbonnier, chef info du Dauphiné Libéré apportera son éclairage sur ce territoire. Débat à suivre dans Dimanche en Politique dès 11h30.
La 4e circonscription de la Drôme regroupe les communes de Bourg de péage, Hauterives, le Grand Cerf, Romans-sur-Isère I, Romans-sur-Isère II, Saint Donat sur l’Herbasse, Saint-Vallier. Elle se situe dans la partie du Nord du département. Romans en est la ville la plus importante.
La circonscription en détails
La 4e circonscription de la Drôme compte plus de 136 000 habitants.
Les données de l’INSEE font apparaitre que ce sont principalement des couples qui habitent ce territoire. La part des couples y est d'ailleurs plus forte que dans la moyenne nationale.
C'est une circonscription qui dénombre plus d'ouvriers que de CSP+ d'où une moyenne de revenus modeste élevée. Beaucoup travaillent dans la vallée de la chimie.
Cette circonscription est très rurale, nombre de drômois et néo-drômois choisissent d'y vivre en raison d'un foncier plus abordable qu'ailleurs. On y compte une proportion importante de maisons individuelles et de lotissements.
Un choix d'habitation qui se paye en contre partie avec des déplacements domicile/travail en voiture.
Les candidats en lice
Emmanuelle Anthoine, députée sortante Les Républicains, en lice pour un second mandat, avocate au barreau de la Drôme avant d'être députée.
Pierre Jouvet, Socialiste, candidat pour la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale (NUPES), élu local, maire de Saint-Vallier, chef de cabinet de Didier Guillaume au moment où il était président du conseil général de la Drôme,
Olivier Gafa, candidat Ensemble de la majorité présidentielle, chef de projet dans le numérique, prmière candidature.
Véronique Stin, candidate du Rassemblement national représentée durant ce débat par son suppléant Thierry Sénéclauze, agriculteur, producteur de céréales.
5 autres candidats se présentent également pour ce siège de député mais sont absents de ce débat.
Monique Bernard pour Lutte Ouvrière,
Gérard Julien pour la Droite Souverainiste,
Nadine Nicolas pour la Droite Souverainiste,
Aydin Tanriverdi, candidat Divers Gauche,
Geneviève Verny pour Reconquête .
Accès aux soins, enjeux environnementaux, pouvoir d'achat ...
Cette circonscription est la porte d'entrée du département, c'est la plus peuplée des 4 circonscription de la Drôme. Ce territoire appartient à la grande banlieue de Lyon. Pour ses habitants, l'automobile, le prix du carburant, le pouvoir d'achat sont des thèmes centraux de cette campagne, sans oublier l'accès aux soins.
Les habitants de ce nord de la Drôme travaillent souvent sur Lyon, en sont parfois originaires et ont choisi d'y vivre attirés par des prix immobiliers plus abordables.
Ils souffrent cependant d'un manque d'activités culturelles, d'un manque de structures médicales. Quant aux travailleurs agricoles, ils sont à la merci d'un climat de plus en plus capricieux.
Ce territoire a été dominée par la droite ces dernières décennies. Il y a 5 ans, cette circonscription est la seule de la Drôme à avoir résister à la vague "En Marche".
Emmanuelle Anthoine bien implantée localement avait remporté le siège. Pierre Jouvet était déjà présent aussi mais était arrivé en 4e position.
Résultats des 2 tours de la présidentielle
Le Pen : 26,8%
Macron : 24,9%
Mélenchon : 19,5%
Zemmour : 7,8%
Jadot : 4,6%
Pécresse : 4,5%
Lasalle : 3,2%
Au soir du second tour, Emmanuel Macron s'impose avec 53,1% face à Marine Le Pen avec 46,9%.
Le parti du Rassemblement National est néanmoins arrivé en tête dans nombre de bureaux de vote du Nord de la circonscription.
- Mesures proposées par les candidats pour défendre le pouvoir d'achat
Emmanuelle Anthoine (LR) propose de
-bloquer le litre d'essence à 1 €50 le litre,
-baisser la CSG,
-défiscaliser les heures supplémentaires ainsi que les pensions alimentaires,
-transformer les RTT en salaire,
- revaloriser les pensions de reversions à 75% au lieu de 64%.
Pierre Jouvet (NUPES) propose de
-bloquer les prix des produits de premières nécessité (environ130 à 150 produits)
- bloquer le prix de l'essence et du gazoil à 1.50 €/litre
-augmentation salaire,
-revaloriser le smic à 1500 € net par mois
Thierry Sénéclauze (RN) propose de
-bloquer la tva sur 100 produits de première nécessité
-réduire le prix des carburants
Olivier Gafa (Ensemble) "J’entends qu’on va taper sur le budget de la santé pour pouvoir augmenter le pouvoir d’achat car défiscaliser, c’est moins d’argent pour la sécurité sociale. J’entends que l’on va augmenter les salaires sans se préoccuper que les entreprises puissent les payer" Thierry Sénéclauze interromps le candidat de la majorité présidentielle : « Je crois surtout Monsieur Gafa, que votre gouvernement actuel devrait reconsidérer l’amoncellement de charges et l’empilage de charges qui font qu’aujourd’hui les coûts de production explosent ".
Olivier Gafa reprends "Aujourd'hui, l’inflation, elle est différente, c’est pas la même pour une famille qui va être très impactée par l’augmentation des prix sur l’alimentaire, que pour une personne qui vit seule. Il n’y a pas de mesure universelle au problème du pouvoir d’achat."
La candidate LR Emmanuelle Anthoine aborde alors les chèques mis en place par le gouvernement. "C’est bien beau ces chèques mais c’est une véritable usine à gaz. 4 milliards ! Pendant ces cinq ans, qu’est-ce qu’on a eu? 4 milliards de hausse sur tout ce qui a été énergie, électricité, on a eu une augmentation de la CSG de 25 %."
La candidate demande un geste de solidarité de la part de l’État envers les citoyens par une baisse des taxes.
Pour Pierre Jouvet « il y a un élément qui est central dans ce débat, cela me surprend qu’il ne soit pas évoqué, on parle de pouvoir d’achat et donc de pouvoir de vivre, consommer, se déplacer mais personne ne parle d’augmentation de salaire."
"La réalité, poursuit le candidat NUPES, c’est qu’on est aujourd’hui dans notre pays par rapport au niveau des Pays de l’OCDE, on a un niveau des salaires et des rémunérations en France qui est trop faible. Ça fait combien d’années que nos concitoyens n'ont pas vu leur salaire augmenté"
Commence une passe d'armes entre le candidat NUPES et celui du RN sur les salaires, "Je suis entrepreneur Monsieur Jouvet, je côtoie tous les jours des entrepreneurs. Aujourd’hui, une majeure partie des gens viennent travailler pour moins de 1 500€, 2 000€ par mois dans les métiers manuels. Les gens sont accablés de charges directes et indirectes"
Olivier Gaffa tente d'imposer son idée , « L’effort que l’on va faire pour mettre à 1,50 € le carburant pour tout le monde, c’est un effort trop important sur nos finances publiques, alors qu’il y en a d’autres qui en ont besoin."
Le candidat NUPES n'hésite pas à interpeller le candidat de la majorité présidentielle, "Rendez le pouvoir vivre dignement de son travail». Contre toute attente le candidat Rn acquiesce.
- L'accès aux soins est de plus en difficile sur cette circonscription. L’hôpital de Saint-Vallier a dû fermer 30 lits sur 60 par manque de médecins. Les hôpitaux ne sont pas les seuls touchés par ce manque. Les habitants peinent à trouver un médecin généraliste. Pourtant des solutions sont proposées. Certaines collectivités ont décidé de salarier des médecins de façon à attirer de jeunes docteurs et de les accompagner pour s’installer.
Pour Olivier Gafa, l'ouverture de maisons médicales pluridisciplinaires ne résout rien.« La première mesure, dit-il, c’est savoir-faire avec l’existant puisque des ressources humaines ça s’invente pas du jour au lendemain" .
Pour Pierre Jouvet, la problématique de la santé répond à une double urgence.
-réarmer l’hôpital public,
-obligation d’installation dans les territoires sous dotés pour les jeunes médecins pendant une durée de trois ans .
Cette dernière mesure est un point commun avec les mesures proposées par Emmanuelle Anthoine « Quand je vois que le coût d’une année pour former un médecin c’est 80 000 €, vous multipliez ça sur 10 ans, il ne semblerait pas incongru pour pallier ce manque de médecins qu'il y ait une réflexion sur une installation obligatoire dans les zones sous dotées pendant deux ans."
Là aussi le candidat RN propose une mesure assez similaire. "Les médecins sont formés avec de l’argent public, par l’État, par la contribution fiscale. Il faut convenir d’un accord qui permettrait à certains d’exercer dans les déserts médicaux."
Pour Olivier Gafa, candidat de la majorité présidentielle en réponse aux maisons médicales proposées par Emmanuelle Anthoine, il explique que" les médecins n’ont pas de besoin de fonds publics pour s’établir." La question essentielle selon lui porte sur la formation.
Le débat est à suivre ce dimanche 5 juin à 11h30, dans Dimanche en Politique sur France 3 Rhône Alpes.