La Grande Odyssée, course de chiens de traîneau mythique, débute ce samedi 13 janvier. Les équipages s'élanceront depuis Megève pour un périple dans les Alpes en onze étapes. Parmi eux, un musher drômois, Gaël Brossette. Nous l'avons suivi à l'entraînement, avant l'arrivée de la neige.
Gaël prépare ses onze huskys sibériens pure race pour leur dernier entraînement avant leur participation à la Grande Odyssée le 13 janvier. Un rendez-vous incontournable pour tous les mushers.
Mais quand on habite la Drôme, ce n'est pas facile, surtout en l'absence de neige. Alors Gaël s'est adapté et a trouvé des solutions pour préparer son attelage. Le musher s'entraîne sur un quad tracté par les chiens, sur des chemins de terre et parfois des zones goudronnées, ce qui l'oblige à être très vigilant. "On regarde quotidiennement que les coussinets des chiens soient parfaits. Il ne faut pas qu'ils soient abîmés. Du coup, on met de la graisse à traire, on graisse les pattes. Lui, je lui mets une bottine, parce qu'il est plus sensible que les autres."
La passion des chiens
Dans l'attelage, il y a Buck, comme le chien de Jack London dans "L'appel de la forêt". Un livre qui faisait rêver Gaël lorsqu'il était petit.
Ma passion première, ce sont les chiens. Savoir les éduquer, les amener à une performance avec ce qu'ils ont dans les gènes.
Gaël BrossetteMusher
Gaël a commencé avec des chiens de chasse, des bleus de Gascogne. L'aventure a duré 20 ans puis les chiens vieillissants, il lâche son cheptel et inspiré par un film cette fois, "L'appel du nord" de Thibaut Branquart, il se lance dans le mushing, cani-vtt, cani-cross puis le traîneau.
Cette passion, le quadragénaire la partage aujourd'hui avec son fils Maël. Il sera lui aussi de l'aventure et gérera la logistique pendant la course. "J'ai toujours été élevé avec les chiens donc forcément, ça me plaît ! J'aime être avec eux, passer du temps avec eux. Et puis les aventures, la nature tout ça, la montagne, c'est ce qui m'intéresse !"
Des entraînements sans neige
Dès que les deux hommes préparent le matériel, Storm, Buck et les autres chiens sont impatients d'en découdre. Ça s'entend ! Ils tirent sur les laisses, impatients. Gaël organise son emploi du temps avec minutie. Il a un emploi, doit chercher des sponsors, des partenaires pour les équipements et maintenir ses chiens en forme tels des athlètes de haut niveau.
L'entraînement du jour se fera sur route et chemin faute de neige à proximité. Et c'est parti !
Les chiens se lâchent. Gaël est très vigilant sur son quad qui lui sert de traîneau sur la terre. "On essaie de s'adapter comme on peut. Moi, j'essaie de partir de la maison pour éviter de les charger dans la remorque et pour gagner du temps. Du coup, j'ai des chemins autour de chez moi, mais on est obligé d'emprunter des routes de campagne quand même pour accéder de chemin en chemin. J'arrive à me faire des boucles de 6, 15 ou 30 km suivant ce que l'on veut travailler : endurance, course ou cardio".
Avec le nombre de chiens accrochés, si j'avais un véhicule plus léger [que le quad], ce serait hyper dangereux. Déjà pour maintenir le poids dans de bonnes conditions, ce n'est pas évident.
Gaël Brossettemusher
La question quant aux sensations sur la neige reste entière. L'équipe a fait un test pendant les vacances de fin d'année à Vassieux, mais c'est un peu juste. Les chiens retrouveront la neige le 13 janvier pour le prologue de La Grande Odyssée.
Gaël, son fils et Marie, l'assistante vétérinaire, rejoindront Megève, pour 400 km de course à travers les Alpes. Ils partiront avec neuf chiens pour une odyssée de onze jours. Il portera le dossard 17.
Soixante-cinq attelages parmi les meilleurs mondiaux ont fait le déplacement. C'est une épreuve très technique, hors-norme, très difficile et très exigeante qui affiche 12000 mètres de dénivelé positif en Isère, Savoie et Haute-Savoie.