Missak Manouchian a été fusillé avec ses compagnons de l'affiche rouge, par les allemands le 21 février 1944. Une association laïque valentinoise propose de transférer ses cendres au panthéon.
L'association Unité laïque se bat pour faire transférer les cendres de Missak Manouchian, grand résistant, au Panthéon.
Une première demande a été faite en 2014.
Un défenseur de la liberté et de la France
Au coeur de valence, une place porte son nom : Missak manouchian, chef militaire des FTP MOI (francs-tireurs partisans main-d'œuvre immigrée, de la région parisienne). Il a été fusillé, à l'âge de 37 ans, avec ses 22 camarades, au mont Valérien par les Allemands en 1944. Avec son réseau, il a combattu pour la France.
Jean-Pierre Sakoun, président de l'association Unité Laïque, déplore l'absence des fusillés du mont-Valérien au Panthéon. "Nous sommes dans une période dans laquelle la question de l'unité nationale, de la division est une question très prégnante et Missak Manouchian symbolise ces étrangers qui sont devenus des Français par le cœur, par le sang versé comme il le disait lui-même et qui ont porté cet amour de la république, cet amour de la laïcité, de la liberté, de l'égalité et la fraternité plus qu'aucun autre" explique-t-il.
"Manouchian, c'est nous"
Arménien, rescapé du génocide de 1915, il émigre en France à l'âge de 25 ans. Militant communiste, internationaliste, antifasciste, il entre en résistance en 1941. Les FTP MOI sèment la terreur dans les rangs nazis de la capitale. La propagande allemande les désigne comme terroristes étrangers dans la fameuse Affiche rouge. Elle les rendra immortels. Sur ces 23 résistants, 20 étaient apatrides.
Pour les nombreux Arméniens de Valence, près de 10 % de la population, Missak Manouchian est une fierté, une voix de la liberté.
Vous avez hérité de la nationalité française, nous l'avons méritée
Missak Manouchian
Pour Krikor Amirzayan, président de l'association culturelle Arménia, Missak Manouchian représente beaucoup de choses de la présence arménienne en France. "Manouchian, c'est nous. Je me reconnais en lui, tous mes amis se reconnaissent en Manouchian parce qu'on est là, qu'on est Français d'origine arménienne, prêts à défendre la France." Il compte sur cette reconnaissance pour transmettre les valeurs défendues par Manouchian aux jeunes générations pour qu'elle s'en empare.
Transférer ses cendres au Panthéon serait un beau symbole de l'universalisme.