Montélimar (Drôme) : les parents d'élèves très inquiets pour la rentrée au collège Gustave Monod

Les parents délégués du collège Gustave Monod à Montélimar veulent alerter sur la situation alarmante rencontrée par l’établissement pour cette rentrée 2021. Ils dénoncent le manque de moyens humains et une surpopulation qui pèse sur la vie pédagogique.

Gustave Monod s’en retournerait dans sa tombe tant le manque de moyens dont est victime le collège montilien qui porte son nom est criant. Que ferait le pédagogue et inspecteur général de l’instruction publique (après la seconde guerre mondiale) s’il apprenait qu’il n’y a qu’un WC pour 58 élèves ? S’il apprenait que par manque de surveillants disponibles à l’heure des repas à la cantine (pause méridienne), les toilettes sont purement et simplement fermées…? Pourtant, les parents délégués de la FCPE se démènent depuis des années pour obtenir ce qu’ils considèrent comme le minimum pour que l’établissement puisse fonctionner juste… normalement.

"Nous ne demandons pas des robinets en or, ni des oliviers dans la cour, nous demandons que les conditions soient réunies pour que nos enfants puissent suivre une scolarité normale ", s’insurge Hélène Michel, dont trois des enfants sont passés ou encore inscrits dans le collège. Conçu pour accueillir 650 élèves, Monod en a inscrit 749 pour cette rentrée. Pas un de moins. Malheureusement, comme les années précédentes, rappelle la FCPE dans un communiqué qui pointe du doigt la démographie galopante de Montélimar ces dix dernières années.Les parents délèves regrettent que la carte scolaire ne répartisse pas mieux les enfants entre les deux collèges de secteur : Gustave Monod et Marguerite Duras, pas très loin de là, dans les quartiers sud de la ville.

Un déficit criant de surveillants

Les parents d’élèves dénoncent un manque cruel de surveillants qui s’époumonent à bien faire mais restent en nombre insuffisant quoi qu’ils fassent. Ils sont 6,25 assistants d’éducation (AED) pour les 749 élèves, soit un pour plus d’une centaine d’élèves. Conséquence : ils ne savent plus où donner de la tête, intervenir quand une bagarre éclate. Ils n'ont plus le temps de suivre un certain nombre d’élèves, d'être à leur écoute aussi. Encore une question de pédagogie chère à Gustave Monod. Les surveillants ? « Ils ne font plus que de la discipline, ils ne créent plus de liens de contact avec les jeunes pour assurer un meilleur accompagnement, ils ne peuvent se consacrer qu'à l'essentiel de l'essentiel pour éviter une catastrophe », évoquent certains parents délégués.

Classes adaptées inclusives... sans moyens pérennes

De plus, le collège accueille en plus des sections classiques des « élèves ULIS » (handicap moteur et cérébral) et « SEGPA» (élèves en grande difficulté scolaire). En tout, 75 jeunes qui nécessiteraient à eux-seuls une demi-douzaine de surveillants. Qui plus est, les AVS, les assistantes de vie scolaire qui accompagnent les « enfants ULIS » en classe (dans une vision inclusive) n’ont pas de place pour pouvoir être présentes auprès d’eux pendant les cours.

Pour accueillir tout ce petit monde, des Algécos ont été installés dans la cour de récréation en 2018. Au début ils étaient temporaires. Deux ans plus tard, ils ont été acquis par le Département pour abriter de manière pérenne trois salles de classes et une partie des sanitaires. Quand ça veut pas... « En 2019, l’ancien Inspecteur d’académie, Mathieu Sieye, était venu nous rendre visite pour constater les manques, se souvient Hélène Michel. Il nous avait fait des promesses, nous avait assuré des moyens d’heures, mais il n’a eu aucune suite, il a quitté la région, et il faut tout recommencer à zéro ! »

L'avant-dernier collège le plus mal loti de la Drôme

Ainsi, à compter d’avril 2020, le nouveau directeur Académique des services de l’Education Nationale est sollicité par les parents d’élèves. Des dizaines de mails lui sont envoyés. En réponse, selon la FCPE,  le haut-fonctionnaire reconnaît qu’il y a un problème de carte scolaire dans ce périmètre de la ville mais semble dire qu’en ce qui concerne les surveillants, il ne peut rien faire de plus. Faudrait-il racler les fonds de tiroir pour doter l’établissement qui rend hommage à Gustave Monod, l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale,  de conditions a minima d’exercice ?  Qu’ils se rassurent, il y a pire ailleurs, s’entendent répondre les parents d’élèves et élus au conseil d’administration du collège. N’était-il pas le collège le plus mal loti de la Drôme encore dernièrement ? Désormais, « nous ne sommes plus que l’avant dernier collège le plus mal loti du département », s’indignent les parents en souriant jaune. 

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