Le lycée Chopin de Nancy est en vacances, mais avant la pause estivale, l’ambiance n’était pas vraiment des plus détendues. Les syndicats dénoncent une situation un peu plus compliquée chaque jour sur fond de "sentiment de discrimination". Ils réclament des réponses concrètes pour la rentrée prochaine.
Que se passe-t-il au lycée Chopin de Nancy, en Meurthe-et-Moselle ? Depuis quelques mois, il règne une ambiance pour le moins étrange dans l’établissement. Des autocollants anti-République et à caractère raciste auraient fait leur apparition. Un "sentiment de discrimination" serait ressenti par certains personnels, le malaise semble s’installer. Une situation qui a conduit à une réunion entre syndicats, direction et secrétaire générale de l’académie le 10 juillet dernier, le premier jour des vacances scolaires. Une date qui "en dit long" pour certains représentants des personnels. Ces derniers disent avoir alerté depuis des mois sur "de graves problèmes de discrimination et de stigmatisation à caractère raciste, sexiste et homophobe dans l’établissement".
Étienne Simon, co-secrétaire académique SUD-Éducation Lorraine, nous explique avoir été alerté par des personnels, qui se sentaient discriminés. Ces personnels ne souhaitaient pas aller vers une judiciarisation des situations, mais vers un règlement par l’administration. "Il est quand même étrange que les seules personnes à avoir perdu leurs heures supplémentaires sur cette période soient des personnes issues de l’immigration".
Le syndicat SNES-FSU, par la voix de Julien Holzmann, partage le constat d’une situation compliquée à caractère discriminatoire : "On a vu apparaître des autocollants, on a discuté avec des collègues, qui se sentent discriminés. C'est allé jusqu’à l’agression sur la personne d’un enseignant, par un élève qui a tenu des propos homophobes", en mai 2024.
Une rencontre avec la secrétaire générale de l’Académie
Le 10 juillet 2024, trois syndicats (SNES-FSU, SUD-Éducation Lorraine, F.O) ont été reçus par la secrétaire générale de l’Académie Nancy-Metz, Marie-Laure Jeannin. Le SNES-FSU s’estime satisfait d’avoir été entendu et reconnait qu’il y a un début de réponse pour mettre en place de la prévention contre des actes de nature homophobe ou discriminatoire, "même si tout reste à faire". Pour le syndicat SUD-Éducation Lorraine, en revanche, la réponse de l’académie n’est pas satisfaisante.
De son côté, l’académie, par la voix de Marie-Laure Jeannin, secrétaire générale, nous assure suivre la situation de près. "Au début de l’année 2024, une mission d’inspection s’est rendue sur place". Une deuxième expertise disciplinaire a eu lieu au printemps. "Il apparaît qu’il y a un problème de dissension au sein des personnels, qui n'est pas nouveau". L’Académie répète qu’aucun acte ou propos raciste, discriminatoire, homophobe ou sexiste ne saurait être toléré. Elle précise que : "le nécessaire est fait sur le fond et sur la forme pour régler ces tensions. Le travail se poursuivra à la rentrée".
Pour l’heure, les polémiques ont laissé la place aux vacances scolaires d'été. Les syndicats annoncent rester vigilants et se mobiliseront à nouveau à la rentrée si la situation n’est pas apaisée.