Nouveaux éléments dans l'enquête sur l'accident qui a décimé une famille sur l'Autoroute A7 dans la Drôme. L'incendie, qui a précédé la perte de contrôle du véhicule, est dû à la casse du turbo. Cette panne a ensuite provoqué l'emballement du moteur puis son embrasement.
Les premiers éléments qui expliquent l'accident intervenu lundi 20 juillet, en début de soirée sur l'Autoroute A7 dans la Drôme, accréditent la piste d'un incident technique soudain.
Le véhicule a d'abord pris feu
Selon le procureur, le monospace, de type Renault Grand Scénic, a pris feu et roulé sur une distance d'environ 500 mètres. Son conducteur a tenté de se garer sur la bande d'arrêt d'urgence. Les caméras de surveillance montrent alors qu'il a perdu le contrôle et est "parti en tonneaux". Avant de perdre connaissance, le conducteur a déclaré à des témoins avoir rencontré un problème de freinage.
Selon l'expert judiciaire en mécanique, le turbo a cassé. Cette panne provoque alors l'emballement du moteur qui prend feu. "Le conducteur se trouvait alors dans la quasi-impossibilité d'arrêter le moteur, explique le procureur de Valence Alex Perrin à l'AFP, car la panne neutralise tous les systèmes d'assistance du freinage". Ce qui étaierait l'explication du conducteur avant sa perte de connaissance selon laquelle il n'arrivait pas à freiner.
Très rapidement, les enquêteurs ont écarté l'idée de la surcharge du véhicule, qui transportait 6 mineurs et peu de bagages, même si le monospace était prévu pour 7 personnes et en transportait 9. Dans un communiqué, l'avocate spécialisée dans la défense des victimes de la route Jehanne Collard évoque déjà une "erreur" : "Neuf personnes se sont entassées dans un véhicule de sept places. Pour cette erreur, cinq gosses ont payé le prix fort. La vie de leurs parents est détruite", a-t-elle regretté.
Enfin, le contrôle technique devait être effectué en mai. Mais avec le confinement, l'état a reporté la date d'obligation de ces contrôles à l'automne. Il n'y a donc aucune infraction à ce sujet pour l'escadron départemental de sécurité routière 'EDSR) de l'Isère.
5 enfants décédés, un autre et 2 adultes entre la vie et la mort
Le bilan est extrême. 5 enfants, de 3 à 14 ans, sont décédés, un autre voit son pronostic vital engagé, 2 adultes ont été pris en charge à l'hôpital. Toutes les victimes appartiennent à une même famille originaire de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. L'accident s'est produit à hauteur d'Albon sur l'A7, dans la Drôme. Le monospace, qui transportait 9 personnes dont 6 enfants, a "manifestement" pris feu, a indiqué à la presse le procureur de Valence Alex Perrin.
"Une douleur immense"
Les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin et celui des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, se sont rendus sur place après minuit. "Cinq enfants décédés dans des conditions particulièrement atroces et un enfant qui lutte pour la vie en ce moment même, on pense à ces familles particulièrement endeuillées", a commenté M. Darmanin lors d'un bref point de presse. "Des enfants ont perdu la vie ce soir dans un terrible accident routier dans la Drôme. Je partage la douleur immense des proches des victimes. Mes pensées accompagnent aussi les blessés et tous ceux mobilisés à leurs côtés", a twitté de son côté le président Emmanuel Macron.Des enfants ont perdu la vie ce soir dans un terrible accident routier dans la Drôme. Je partage la douleur immense des proches des victimes. Mes pensées accompagnent aussi les blessés et tous ceux mobilisés à leurs côtés.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 20, 2020
Michèle Picard, la maire de Vénissieux, dont étaient originaires les victimes de l'accident, a mis en place un registre de condoléances à disposition des Vénissians à l'Hôtel de Ville, pour ceux qui souhaitent exprimer aux familles et à leurs proches leur solidarité.