Deux manifestations prévues ce samedi 2 décembre, à Valence en lien avec la mort du jeune Thomas lors d'un bal de village à Crépol, ont été interdites par la préfecture de la Drôme "en raison des risques de troubles à l'ordre public".
Il y a d'un côté une manifestation déclarée qui partira de la préfecture de la Drôme vers le palais de justice, "largement relayée par les réseaux d'ultra-droite". De l'autre côté, une autre manifestation déclarée partant de Valence vers Crépol, pour réagir "à la mobilisation des mouvements d'ultra-droite".
Ces deux manifestations "dévoient clairement l'intitulé déclaré d'hommage à Thomas et leur concomitance est susceptible de provoquer des troubles importants", indique la préfecture.
Le préfet appelle à nouveau "au calme et à l'apaisement".
En effet, le décès de Thomas, 16 ans, mortellement blessé au couteau le 25 novembre devant la salle des fêtes de Crépol (Drôme), a mobilisé l'ultradroite dans la région et ailleurs en France. Plusieurs heurts, blessés et interpellations ont été constatés à Romans-sur-Isère (Drôme) et à Lyon.
Des messages relayés par des comptes d'ultradroite appelaient depuis quelques jours à un rassemblement samedi devant la préfecture à Valence. Ils demandent "Justice pour Thomas" mais protestent également contre les condamnations de six manifestants interpellés lors d'un défilé identitaire samedi dernier à Romans.
La préfecture indique donc que tout attroupement ou manifestation non autorisés à Valence et Romans-sur-Isère sont interdits pour le week-end ainsi que l'usage et la vente de mortiers d'artifice dans le département.
Une troisième manifestation pour la concorde interdite
Une troisième manifestation est prévue ce samedi 2 décembre au centre de Romans à l'appel des habitants de la cité de la Monnaie, un quartier sensible de cette ville. Elle a pour thème la concorde civile et réagit à des déclarations publiques de la maire LR Marie-Hélène Thoraval. Cette manifestation, non déclarée, est également interdite, selon la préfecture.
Mme Thoraval a déposé plainte mercredi 29 novembre, après avoir reçu des menaces par téléphone et sur les réseaux sociaux, dont une de mort "par décapitation". Elle a appelé après le décès de Thomas à une "prise de conscience" de l'Etat face à la situation dans les quartiers sensibles du pays. Elle observe dans sa ville "un niveau de délinquance, dont on retrouve les racines dans la radicalisation" ou le "trafic de drogue".
Sa plainte et ses propos ont été abondamment relayés sur les réseaux sociaux par les militants d'ultradroite.
Enquête sur le meurtre de Thomas
L'enquête pour "meurtre en bande organisée" ouverte par le parquet de Valence après la mort de Thomas a débouché sur la mise en examen de neuf jeunes, dont trois mineurs. Des photos avec identités présentées comme celles des agresseurs de Crépol ont été largement diffusées par des comptes d'ultradroite qui appellent à la vengeance, notamment contre le quartier sensible de la Monnaie.