Mort de Thomas à Crépol : l'Assemblée nationale observe une minute de silence, le monde politique s'agite

Une semaine après la mort de Thomas, poignardé lors d'un bal à Crépol (Drôme), les députés vont observer une minute de silence à l'Assemblée nationale ce mardi 28 novembre 2023 à 15h.

L'Assemblée nationale observera une minute de silence mardi après-midi à l'Assemblée nationale en hommage au jeune Thomas, poignardé à la fin d'un bal à Crépol dans la Drôme, a-t-on appris de source parlementaire.      

C'est la conférence des présidents de l'Assemblée qui a acté cette décision ce mardi matin. La minute de silence doit être observée à 15 heures, juste avant les traditionnelles questions au gouvernement.

Le monde politique s'agite 

En décidant cette minute de silence, c'est tout le spectre politique qui se met au diapason autour de l'émoi suscité par la mort de Thomas, poignardé lors d'un bal à Crépol le 19 octobre 2023.

Dès l'annonce du drame, les élus politiques de tout bord politique de nombreuses communes drômoises avaient exprimé publiquement leurs hommages au jeune rugbyman. On peut ainsi citer les communes de Montvendre, Bourg-Péage, Valence ou encore Saint-Vallier.  

"Ce devait être une fête", avait écrit Marie-Pierre Mouton, présidente LR du Conseil départemental de la Drôme, sur son compte Facebook. 

"Le drame d'une violence inconcevable qui s'est déroulé à Crépol nous laisse meurtris", avait réagi Marie-Pierre Monier sur X (anciennement Twitter), sénatrice socialiste de la Drôme.

La classe politique nationale a également beaucoup réagi. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s'est rendu hier, lundi 27 novembre, à Crépol et Romans-sur-Isère "pour exprimer le soutien et la solidarité de la nation aux victimes, aux habitants et aux élus de la commune", avait annoncé le ministre.

"J'y vais avec l'envie de rencontrer les gens, des gens qui sont des victimes. Je veux leur dire qu'ils ont droit à ce statut de victimes pleinement et que l'Etat est à leurs côtés", a-t-il ajouté.

Les manifestations de l'ultra-droite condamnées

Mais depuis ce drame, la colère fomente dans la société. Partout en France, des hommages sont rendus au jeune rugbyman de 16 ans. Parfois dans le calme, comme la marche blanche organisée en son honneur, ses obsèques ou sur les terrains de rugby où une minute de silence a été observée en sa mémoire.

Mais parfois, les réactions ont aussi basculé dans la violence. À Lyon, l'ultra-droite a défilé sans autorisation préfectorale lundi 27 novembre. À Annecy, un journaliste a été blessé lors d'un rassemblement organisé par le parti Reconquête!.

À Valence, la mosquée a reçu des menaces de morts. Dans la même ville, une entreprise a été lynchée sur les réseaux sociaux pour avoir refusé d'imprimer un tract "haineux"

À Romans-sur-Isère, une centaine de personnes de l'ultra-droite ont violemment manifesté samedi 25 novembre au soir dans le quartier de la monnaie, d'où sont originaires certaines des personnes mises en cause dans la mort de Thomas, notamment au slogan "Islam dehors". Une nouvelle tentative de manifestations a été contenue par la police dès le lendemain. Trente personnes ont été interpellées par la police pour avoir participé à ces manifestations. 

Ces événements ont suscité des réactions politiques en chaîne. "Il faut éviter cette spirale de violence", affirmait Emmanuelle Anthoine, députée Les Républicains (LR) de la Drôme, sur France info, lundi 27 novembre. 

"À Romans-sur-Isère, un seuil est franchi. Une milice recrutée dans toute la France est venue agresser les habitants d'un quartier populaire. Magnifique autoprotection de la population. Son sang-froid doit faire école, car les agressions racistes par l'extrême droite se multiplient" réagissait Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter), le leader de la France Insoumise, au lendemain de la première manifestation. 

Fermeté et dissolution

Du côté du gouvernement, ces manifestations sont perçues comme des tentatives "au nom de l'État de se faire justice" selon les mots de Gérald Darmanin. Ce mardi 28 novembre, il a annoncé avoir demandé la dissolution de trois groupuscules d'ultra-droite ayant participé à ces manifestations violentes.

"ll il y a dans l'ultradroite une mobilisation qui veut nous faire basculer dans la guerre civile", à préciser le ministre. Par ailleurs, il a demandé aux services de l'Etat de faire preuve de "fermeté" pour prévenir tout rassemblement pouvant conduire à de la violence.

"À la violence, on répond par la justice", a ajouté Olivier Véran lors de sa visite à Romans-sur-Isère hier. 

L'enquête sur la mort de Thomas suit son cours

Pour l'heure, l'enquête sur les circonstances du meurtre de Thomas, poignardé lors d'un bal à Crépol le 19 novembre 2023, se poursuit. Une semaine après les faits, le parquet de Valence a indiqué que six personnes, dont deux mineurs, ont été placées en détention provisoire. Trois autres, dont un mineur, sont placées sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis pour homicide volontaire, tentatives d'homicide et violences volontaires avec armes. 

Le parquet a également fait savoir que l'auteur du ou des coups de couteau mortels n'a pas encore été identifié, ni le mobile apparent. "Le scénario même des passages à l'acte, les mobiles et l'identification de tous les auteurs des faits ne sauraient se résumer à des dénonciations sans preuve, des spéculations ou interprétations hâtives dont nombre circulent dans l'opinion publique en méconnaissance des éléments recueillis avec précision en procédure ", expliquait Laurent de Caigny, le procureur de Valence.

 

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