Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran était à Crépol ce 27 novembre pour une cérémonie en hommage à Thomas. Ce déplacement intervient trois jours après les obsèques du jeune homme, tué dans cette commune rurale de la Drôme.
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, est arrivé à Crépol à 9h30 ce 27 novembre. Il a rencontré des élus, la maire de la commune et le Préfet de la Drôme. Des échanges avec des habitants, hors caméras, se sont tenus dans la foulée.
Il arrive désormais au lycée Dauphiné à Romans-sur-Isère où a lieu une cérémonie en hommage à Thomas, scolarisé dans l'établissement.
Une minute de silence
En l'honneur de Thomas, une minute de silence a été organisée ce 27 novembre dans la cour de son établissement, suivie d'une minute d'applaudissement.
Chacun est invité à se recueillir individuellement. Une musique de l'artiste Grand Corps Malade résonne dans la cour.
L'effroi et la terreur
Le jeune homme de 16 ans est décédé dans la nuit du 18 au 19 novembre lors d'une rixe dans un bal du village de Crépol.
"Avec son sourire immense, ceux qui ont eu la chance de le côtoyé, ont croisé un ange. Aussi arrêtons-nous sur une image d'espoir : celle de ces jeunes derrière le cortège de Thomas, les yeux gonflés de larmes et leurs mains d'adolescents, devenus des mains d'adulte et qui portaient si fièrement, le dernier lit où Thomas va désormais reposer", a déclaré une membre de l'équipe pédagogique.
Elle a dénoncé "l'effroi et la terreur" qui ont saisi les élèves et les camarades de Thomas au lycée.
De son côté, le chef de l'établissement, David Riste, a rappelé la "fraternité" du jeune homme, et son tempérament de "paix et de concorde".
"Nous aimons et aimerons la vie, ensemble", a ajouté le proviseur du lycée, insistant sur la mixité et la diversité de son établissement.
Des réponses rapides et fortes
Lors d'un micro tendu à la presse à 11h30, Olivier Véran a exprimé la détermination de l'Etat à poursuivre "les lâches" qui ont causé la mort de Thomas.
"La mort de Thomas fait courir le risque d'un basculement de notre société, si nous ne sommes pas à la hauteur"
Olivier Véranà Crépol ce 27 novembre
"Thomas avait le visage de ce fils, de ce frère, de ce jeune en devenir. Certains diraient que c'est un jeune sans histoire. Au contraire : Thomas avait une histoire. Elle était belle, c'était la nôtre. Celle d'une jeunesse française libre, aimée, aimante. Son appartenance à sa famille, son village, son pays, il le vivait comme une chance. Il aimait le rugby, le respect pour soi et pour les autres. J'ai redit aux parents de Thomas notre détermination à poursuivre sans relâche ceux qui lui ont fait cela".
Thomas n'a pas été tué "car il était sur ce parking", mais parce que "des hommes étaient prêts à le tuer".
"Il faut légitimement des réponses rapides et fortes, à la hauteur de la gravité des faits. La première des réponses c'est la protection de toutes les victimes. Dont le statut doit être reconnu. A chaque drame, la même chorégraphie se répète : des bandeaux en bas des chaînes de télévision, des polémiques et puis vient le jour d'après.", explique le porte-parole ce 27 novembre.
Un comité local d'aide aux victimes (CLAV) se réunira début décembre. Les CLAV, créés en 2018, réunissent sous la co-présidence du préfet et du procureur de la République, tous les acteurs institutionnels et associatifs locaux concernés. Les CLAV visent à mettre en place un meilleur suivi des victimes et à améliorer les dispositifs d’aide qui leur sont dédiés.
Un message à l'ultradroite
"A la violence on répond par la justice."
Olivier Véran
"C'est à la justice de rendre la justice et pas aux Françaix eux-mêmes et entre eux. Elle permet de ne pas céder à la tentation de la vengeance par la violence dont se sont rendues coupables des factions d'ultradroite animée par la haine et le ressentiment.", lance Oliver Véran en réponse aux violences du week-end dans le quartier de la Monnaie Romans-sur-Isère.
Par ailleurs, le procureur de la République de Valence a indiqué que "six personnes sont déférées devant le tribunal correctionnel de Valence en comparution immédiate pour des faits de violences sur policiers aggravées en réunion et avec arme et participation à un groupement en vue de commettre des violences", ce lundi à 14h.