Mort de Thomas dans la Drôme : des militants d'ultradroite se donnent rendez-vous à Romans-sur-Isère

Des incidents ont éclaté en début de soirée, ce samedi 25 novembre, à Romans-sur-Isère, dans le quartier de la Monnaie. 80 individus s'y sont introduits pour "en découdre" selon la préfecture. 20 interpellations ont été réalisées. Ce dimanche, l'ultradroite lyonnaise appelle à un rassemblement dans la Drôme.

Alors que neuf jeunes ont été mis en examen après le drame de Crépol qui a coûté la vie à Thomas, l'heure ne semble pas franchement à l'apaisement à Romans-sur-Isère. Le préfet de la Drôme a fait état de violences dans la soirée de ce samedi 25 novembre avec des membres de l'ultradroite qui se sont infiltrés dans un quartier populaire de la ville. Et ce dimanche, un appel a été lancé sur les réseaux sociaux pour un nouveau rassemblement en milieu de journée.

Non déclarée, la manifestation était de fait interdite et les forces de l'ordre très mobilisées pour empêcher ce rassemblement. Dans un nouveau bilan établi ce dimanche après-midi, la préfecture de la Drôme annonce que sept nouvelles interpellations ont été réalisées. Il s'agit de "trois militants d'ultradroite et quatre jeunes Romanais du quartier de la Monnaie. Tous porteurs d'armes ou armes par destination, ils ont été placés en garde à vue."

"Un jeune militant tabassé"

"Quatre-vingts individus ont tenté d’envahir le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère en fin de journée, écrit le préfet de la Drôme dans un message posté sur X (anciennement Twitter) dans la soirée de ce 25 novembre. Grâce à la mobilisation de la police et de deux unités de force mobiles, mises à disposition dès cet après-midi, 20 interpellations dont 17 gardes à vue ont pu être réalisées." Selon l'AFP, il s'agit là d'une action de militants d'ultradroite bien décidés à en découdre et à affronter les forces de l'ordre.

Lors d'une visite ce dimanche sur le terrain, le préfet de la Drôme a indiqué que lors de "cette tentative de pénétration dans le quartier de la Monnaie, un jeune a été retrouvé tabassé. Il s'avère que ce jeune, membre de l'ultradroite venu de Mayenne, a été sorti de sa voiture de force. Thierry Devimeux précise : Sa voiture a été brûlée et il a été fortement contusionné et envoyé à l'hôpital. Ces jours ne sont pas en danger, mais là aussi je condamne avec la même force ces excès de violence qui ne sont pas acceptables."

"Justice pour Thomas"

Depuis le décès de ce jeune lycéen âgé de 16 ans lors d'une fête de village à Crépol, l'extrême et ultradroite ne cessent de vouloir s'emparer de ce drame, sur fond de loi immigration actuellement soumise aux parlementaires.

"Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli", "La rue, la France, nous appartient", tels sont les slogans scandés par ceux qui ont tenté d'infiltrer le quartier populaire de la Monnaie, ce samedi, à Romans-sur-Isère, selon les vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Rappelons que ce samedi, neuf suspects ont été mis en examen après le drame de Crépol. Certains sont des mineurs, déjà connus de la police et de la justice. Sept d'entre eux ont été interpellés mardi 21 novembre près de Toulouse. Deux autres à Romans-sur-Isère.

Retour au calme ?

"La situation est au calme, mais sous haute surveillance" a indiqué la préfecture de la Drôme après les heurts qui se sont produits ce samedi soir. Des mortiers d'artifice ont été tirés, des poubelles déployées pour faire barrage, mais rien n'a été incendié, a indiqué une source policière à l'AFP.

"Cela avait été anticipé dans l'après-midi et le ministre avait passé des consignes très strictes", a fait savoir l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Dix cars des forces mobiles étaient effectivement positionnés dans ce quartier populaire de Romans-sur-Isère, comme a pu le constater notre équipe de reportage dans la Drôme.

Vingt interpellations ont été réalisées, selon les autorités et dix-sept immédiatement placées en garde à vue. Mais ce dimanche, l'ultradroite lyonnaise appelle à un nouveau rassemblement, à midi, à Romans-sur-Isère.

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