Six personnes ont été condamnées à des peines de 6 à 10 mois de prison ferme pour avoir participé samedi 25 novembre, à une manifestation d'ultradroite à Romans-sur-Isère, liée à la mort tragique de Thomas. L'adolescent de 16 ans a été poignardé à Crépol, une semaine auparavant.
Six jeunes hommes, âgés de 18 à 25 ans, ont été jugés en comparution immédiate au tribunal de Valence pour leur participation à une manifestation d'ultradroite à Romans-sur-Isère samedi 25 novembre. "Quand on vient avec des bâtons, on ne vient pas pour défendre une cause, mais pour attaquer", a asséné la procureure Vanina Lepaul-Ercole, qualifiant les accusés d'"irresponsables" et de "délinquants". Cette dernière avait requis des peines allant de 6 à 12 mois de prison ferme.
Ils ont finalement tous été condamnés pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences" ou de "dégradations". Cinq ont également été condamnés pour "violence" sur policier. Ils ont été condamnés à des peines de 6 à 10 mois de prison. Ils ont par ailleurs été interdits de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans.
"Apporter notre soutien"
Des dizaines de militants de la mouvance identitaire, cagoulés, venus de toute la France, s'étaient retrouvés samedi soir à Romans-sur-Isère "pour en découdre", selon les autorités, avec les jeunes du quartier de la Monnaie, dont seraient issus certaines des personnes impliquées dans la mort de Thomas à Crépol. À la clef : des débordements et des affrontements avec les forces de l'ordre. Vingt manifestants ont été interpellés. Dimanche, un nouveau rassemblement a débouché sur sept interpellations.
Sur le banc des accusés, un militaire, un développeur informatique et des étudiants racontent avoir été informés du rassemblement sur les réseaux sociaux, principalement TikTok. Tous ont minimisé leur participation. "C'était important d'apporter notre soutien", à Thomas et sa famille, s'est justifié l'un d'eux. Les obsèques de Thomas avaient eu lieu la veille.
Les juges comme la procureure leur ont rappelé qu'un autre rassemblement "apolitique", à l'appel de la famille, a réuni plus de 6 000 personnes mercredi 22 novembre. " Ça s'appelle une marche blanche, pas une marche noire. On ne vient pas habillé de noir avec des bonnets, des têtes de mort et des bâtons", a tancé la procureure.
"Embarqués"
Me Peter Assaghle, conseil de trois des prévenus, a dénoncé à l'issue du jugement "la volonté du tribunal de frapper fort, mais sans nuance", précisant que ses clients niaient appartenir à la mouvance d'ultradroite. "Nous sommes face à des jeunes ignorants" qui "regrettent" de s'être laissés embarqués", selon lui. "Ce sont trois personnes qui n'ont pas forcément réfléchi aux tenants et aux aboutissants" de leurs actions, a plaidé de son côté Me Monique Simon, avocate des trois autres.
Ils ont dix jours pour faire appel.