Quatre alpinistes qui tentaient vendredi de parcourir une grande voie située dans le cirque d'Archiane (Drôme) ont dû être hélitreuillés par les pompiers du Grimp 26. Les escaladeurs ont expliqué s'être perdus dans la face et ne plus retrouver le chemin vers la sortie, en haut de la falaise. Ils sont sains et saufs.
Quatre alpinistes ont dû être hélitreuillés dans les parois drômoises du secteur de Romeyer ce samedi 7 octobre au matin. Ils avaient débuté une voie de grande difficulté le vendredi et se sont aperçus qu’ils avaient perdu le fil de l’itinéraire. Impossible selon ce qu’ils ont expliqué aux sapeurs-pompiers, de poursuivre leur route verticale pour sortir sur les plateaux.
Vendredi en fin de journée, le central des pompiers reçoit un appel. Il émane d’un alpiniste qui se trouve en pleine paroi du côté du cirque d’Archiane. Il dit ne pas pouvoir, avec ses trois acolytes (deux cordées), gagner le sommet. Et demande en conséquence à ce que les pompiers interviennent pour les repêcher. De leur côté, ces derniers estiment que dans la mesure où ils ne sont pas en danger, la nuit tombant, le mieux est de prévoir un hélitreuillage le lendemain, ce samedi 7 octobre au matin. Selon les pompiers du Grimp, les grimpeurs sont fatigués, mais aucunement blessés, leur vie n’est pas en danger.
Chevronnés, les quatre alpinistes le sont probablement pour affronter une voie à la réputation périlleuse, qui exige un fort niveau. Longue qui plus est...
Nuit blanche et froide
La nuit ? Elle n’est pas de tout repos. “Ils ont passé une nuit blanche, installés sur une vire. Mais ils ont eu froid, ils n’étaient apparemment pas équipés de vêtements chauds, on peut penser qu’ils escomptaient sortir de la voie le jour même. En tous les cas, ils n’avaient rien envisagé pour un bivouac”, indique le chef de salle du Codis 26.
Lors de l’échange avec les escaladeurs, il est convenu, souligne le Codis, que bloqués en milieu de paroi, tous les quatre doivent rester groupés et au même endroit. Plus simple pour le lendemain matin.
Mais voilà que l’un des quatre, ce matin, décide de repartir, espérant trouver la suite de l’itinéraire. Contrairement aux trois autres qui sont de Fontainebleau (région parisienne) et Marseille, il est originaire du coin, peut-être connait-il bien les falaises. Ils se seraient rencontrés sur un site internet dédié à la grimpe.
En arrivant es pompiers sont surpris. Ils ne tarderont pas à être dépités. Car ce qui aurait pu se dérouler relativement facilement va prendre plus de trois heures. “S’ils avaient scrupuleusement respecté nos instructions, on n’aurait pas été obligés de faire deux norias d’hélico, avec un second plein de carburant nécessaire du fait de la longueur de l’intervention.”
N'étant pas blessés, ces grimpeurs avaient la capacité de descendre seuls, ils doivent en tenir compte avant de s'engager
Les pompiers du Grimp 26
Des parois immenses
Car autant les trois premiers sont facilement localisables, autant celui qui a pris l’initiative de partir en solo (non assuré) ne l’est pas. Le pilote de l’appareil dispose de coordonnées GPS, mais on ne peut identifier à plusieurs dizaines de mètres près le point recherché.
En milieu de matinée, il est enfin repéré. Et embarqué à l’intérieur de l’hélico pour être ramené, comme les autres l’ont été, au parking de l’abbaye de Valcroissant où ils ont stationné leurs véhicules. Fin d’un épisode qui incite les pompiers du Grimp à rappeler les notions élémentaires des engagements en montagne et dans des voies rocheuses. Dont une bonne connaissance du parcours envisagé et de ses capacités à l’envisager. “Parce que dans ce cas, il n’y avait pas lieu d’intervenir, les grimpeurs n’étant pas en danger. C’est un secours qui coûte cher, renchéri par le comportement pas adapté de l’un d’entre-eux notamment.”